jeudi 31 octobre 2019

Le Talus de la Porte d'Aude


Le moins que l'on puisse dire c'est que ce recouvrement du talus n'est pas une réussite après une seconde journée de pluie le résultat n'est pas folichon, 




vendredi 25 octobre 2019

Le Talus de la Porte d'Aude


Etait ce une bonne idée que d'enlever toute la végétation d'une grande partie du Talus pour le recouvrir partiellement d'une toile ?


Apparemment non. A la suite du premier orage important de l'automne les dégâts sont bien visibles. 




Explication ..... lu dans l'Indépendant du 31 octobre 2019.









mardi 22 octobre 2019

Approvisionnement de la Cité au Moyen Age




L’approvisionnement de la Cité au Moyen Âge (4)
Et où va-t-on conserver nos réserves ?


Aujourd’hui nous avons le réfrigérateur pour pouvoir bien conserver nos réserves ou, pour les moins fragiles, un endroit frais comme p.ex. la cave. Au Moyen Âge il ne reste que la cave et bien-sûr, pour la viande, le sel.

Dans les tours des fortifications on trouve souvent des caves destinées à la conservation de vivres qui sont d’ailleurs parfois confondues avec des oubliettes !

Si on regarde cette ouverture dans la tour Bénazet on peut bien comprendre cet amalgame !
Et comme pour les tours de moulins, le nom de « Tour de la Glacière » suggère la présence d’un réservoir quelconque dans cette tour.





Il existe une solution plus simple, c’est-à-dire d’enterrer tout simplement les vivres. Un trou dans le sol de la salle basse de la tour de la Vade laisse supposer cette solution de saloir primitif …



 (Extrait du reportage RMC DECOUVERTE du 24 avril 2019)

Mais le nec plus ultra d’un saloir dans la Cité se trouve dans la tour méridionale de la Porte Narbonnaise, voyez vous-même :


 AD11 : 2809N 125

Construit dans l’appareil très soignée des ingénieurs royaux comme toute la tour, il est accessible par une petite trappe de la salle basse.
Guillaume Besse, avocat et historien de Carcassonne, nous rapporte en 1645 que ce charnier, destiné à conserver la « munition de bouche », a une capacité de « mille pourceaux salez et cent bœufs aussi salez ».
Et il continue : « Dans les greniers du Roy il y avoit quinze mille cestiers de bled, & cinq cens cestiers de febues, & quatre cens charges de vin, & cent cestiers de l’huile dãs ses caves : & outre toutes ces provisiõs & beaucoup d’autres qui seroient trop longues à descrire, les salins de sa Majesté estoient plein de sel, et dans une chambre du Chasteau il avait dix charges de cheval de soliers d’homme. »

Eh oui, maintenant nous sommes tout à fait rassurés concernant le bon apprivoisement de la Cité de Carcassonne au Moyen Âge …
Texte JP Oppinger


Sources :
- POUX J. « La Cité de Carcassonne »
- Mot G.J. « L’arsenal et le parc du Matériel à la Cité de Carcassonne en 1298
- Besse G. « Histoire des Comtes de Carcassonne »



samedi 19 octobre 2019

Approvisionnement de la Cité au Moyen Age




L’approvisionnement de la Cité au Moyen Âge (3)
Nous avons nos sacs pleins de farine, maintenant on va faire le pain.
Mais pour cela il faut un four !






Voilà les fours de la boulangerie du château après leur découverte en 1927/28.




En faisant votre promenade dans la cour d’honneur du château, vous avez peut-être remarqué ces ouvertures dans le mur de l’aile ouest du château comtal.
Ce sont les mêmes fours dont l’archiviste-paléographe Yves Bruant déplore « la restauration effectuée sans conviction » (il suffit de regarder les photos ; le troisième four à droite a même été supprimé).






Mais pour être autonome un certain temps pendant les sièges, les soldats enfermés dans les tours disposaient également des fours en combinaison avec la cheminée.
En guise d’exemple, l’installation dans la salle de garde de la tour st. Nazaire et,



(carte postale collection Ferrisi).

une autre dans la porte Narbonnaise







mercredi 16 octobre 2019

Approvisionnement de la Cité au Moyen Age




L’approvisionnement de la Cité au Moyen Âge (2)
Nous avons parlé de l’eau, parlons maintenant des vivres.

Aussi densément construite que semble la Cité il n’y avait que 50% de sa surface intérieure qui étaient bâtis (on comprend mieux si on s’applique à étudier une photo aérienne et un ancien plan de la Cité). Les autres 50%, cours et jardins mis de côté, étaient réservés à des espaces où l’on pratiquait la culture et l’élevage pour pouvoir disposer en cas de siège des réserves supplémentaires, vitales pour les défenseurs.
Mais pour faire du pain, il faut d’abord des moulins. Au XIIIe siècle, on estime la consommation de pain de 1 à 1,5 kg par personne et par jour et la population dans la Cité à la même époque s’élevait à quelques quatre à cinq mille personnes. Pour assurer le quotidien d’une telle population on installe des moulins hydrauliques à partir du XIV° siècle, les moulins à vent s’ajoutent par la suite.




Viollet le-Duc n’a pas trouvé de moulin en état de fonctionner lorsqu’il a étudié la Cité de Carcassonne, par contre, il note : « sur les tours de l’enceinte intérieure de la Cité de Carcassonne, il y avait plusieurs moulins à vent ainsi que le constate une vignette de 1467 et les dénominations anciennes de quelques-unes de ces tours. »
En effet, on distingue sur cette vue cavalière le moulin (hydraulique) du Roi (cercle vert) et, à proximité de la Porte Narbonnaise, une tour surmontée d’un moulin. Il s’agit de la Tour du Moulin du Connétable (cercle rouge).
Les noms de deux autres tours, la Tour du Moulin d’Avar au Nord et celle du Moulin du Midi au Sud, rappellent sans doute leur vocation même si on n’y a pas trouvé des vestiges comme, sur ces photos prises 1864, au sommet de la tour du Moulin du Connétable.




 AD11_103NUM-4T73PH46 : Présence du moulin sur la tour et l'enceinte extérieure
percée de fenêtres témoignant de la présence d'habitations dans les lices. 1864.


 AD11_103NUM-4T73PH59 : Les tours Narbonnaises, la tour du Trésau, la tour du
Moulin du Connétable avec son moulin. 1864.


 De nos jours il n’y a plus que les boyaux d’ensachage qui témoignent de la présence du moulin.

Un inventaire de 1298 nous renseigne que dans l’arsenal près de la tour de la Charpenterie étaient conservées toutes les pièces de rechange ou de rebut pour les moulins : « arbres (2 arbores ferri) portant la meule supérieure au moyen de l'anille (nadila), meules (molas), avec cercles de fer ou de bois (brassolos) pour les enserrer quand elles se fendaient ou se brisaient, smilles (marteau à deux pointes du carrier et du tailleur de pierre) pour les piquer et enfin les récipients pour recueillir la farine (bacenos).
Texte et photographies JP Oppinger

lundi 14 octobre 2019

Approvisionnement de la Cité au Moyen Age.





L’approvisionnement de la Cité au Moyen Âge (1)
« La faim peut prendre des forteresses, elle peut aussi les rendre à l’ennemi. »
(Proverbe grec)

Le ravitaillement en eau et en vivres n’est pas moins important pour la valeur combattive d’une garnison qu’un commandement valeureux et un bon armement. Nous allons donc chercher ce que l’on peut trouver dans la Cité dans ce domaine …
Vivre sans manger c'est possible pendant plusieurs jours, voire plusieurs dizaines de jours. À la condition toutefois de continuer à toujours boire de l’eau. Car sans apport hydrique, nous ne pouvons pas espérer survivre plus de trois jours. Cherchons donc d’abord les ressources en eau.

Les points d’eau de la Cité :

- Lo Potz de las Fadas, le Puits des Fées ou le Grand Puits
Grâce à une structure au-dessus de la margelle, dont n’existent plus que 2 piles, trois personnes pouvaient puiser l’eau en même temps. Le diamètre du puits, à la margelle, est de 2m60 contre 3m46 au fond. La profondeur constatée lors du curetage de 1808 était de 39m45 contre 30m20 trouvés par Viollet-le-Duc cinquante ans plus tard.

- Le puits du Plô
Puits creusé dans le roc, d'un diamètre d'environ 1m60. La profondeur de ce puits est de 21m40.

- La Font celada
Une fontaine, qui n’est celada, cachée, que depuis la construction de l’enceinte extérieure par les Francs et qui est un des plus anciens points d’eau de la Cité. On puisait l’eau par la margelle, scellée de nos jours, que l’on remarque dans la montée entre avant-porte et porte d’Aude. « Débit régulier qu’elle que soit la saison, eau de bonne qualité pendant que la foun grando et la fontaine des Capucins, « la pialo » de la Trivalle livrent de l’eau de mauvaise qualité. » C’est le constat d’+ Henri Alaux, historien de Carcassonne bien connu, qui nous a laissé aussi ce croquis de la font.




- Autres puits

Nous trouvons des puits dans la cour du Midi du château comtal




ainsi que dans la tour de la Vade, dans la tour st. Nazaire et dans la partie souterraine de la Poterne de la tour de la Peyre. Et qui ne connait pas le puits de la Sendrine (en réalité, la pauvre s’est noyée dans le Grand Puits !) avec sa double bouche près de la tour du Tresau Il y en a dans les jardins de la maison d’inquisition et du presbytère. Le cloitre capitulaire de la Cité disposait de deux puits ; un est encore visible dans l’enclos devant le théâtre, l’autre était situé là où il y a aujourd’hui le vaste fossé d’orchestre (dissimulé en grande partie sous la scène) auquel il a dû céder.


22 puits sont officiellement recensés dans la Cité mais grand nombre des maisons possèdent leur propre puits comme par exemple l’ancien restaurant « Les Buissonnets » dans sa cave du XI° siècle (ce puit inondait la cave lors de grandes pluies et Jojo a ajouté une margelle).

On les appelle communément puits mais en réalité ce sont tous plutôt des citernes. Elles sont nourries par le ruissellement de l’eau de surface à travers les fissures du sous-sol de la Cité dans leurs cavités ; exception faite de la Font celada qui est une vraie fontaine.




Nous connaissons tous la citerne dans la tour septentrionale de la porte Narbonnaise mais les vestiges effacés d’une autre citerne ont été reconnus juste à côté, dans l’angle formé par l’arête nord-ouest de la même tour et la courtine attenante.
Extra muros se trouve (au coin du chemin des Anglais) un réservoir qui, entouré de son bâti médiéval, recueillait encore hier l’eau des collines environnantes : la Font granda qui alimentait jadis la population du faubourg san Miquel.

N’oublions pas que ces ressources étaient habituellement suffisantes à une époque sans douche et sans lavage-auto (et même sans pastis). Mais, dans des circonstances particulières, il pouvait y avoir des problèmes : en août 1209, mois extrêmement torride, les croisés avaient encerclé la Cité et pris les faubourgs. Ainsi les Carcassonnais n’ont plus accès ni à l’Aude ni aux fontaines des faubourgs et très vite, le faible débit des seuls puits intra-muros ne suffit plus à ravitailler la population doublée par les réfugiés, habitants des faubourgs et les familles de paysans de l’entourage avec leurs bêtes. Ce qui a emmené le jeune Raimon Roger Trencavel (Pastouret, petit pâtre, comme l'appelait le troubadour Raimon de Miraval) à chercher des pourparlers avec les conséquences que l’on connaît.
Texte et photographies JP Oppinger






mercredi 9 octobre 2019

Le Talus de la Porte d'Aude



C'est bientôt l'hiver, pour protéger le Talus une couverture épaisse est étalée sur ses flancs.


Probablement pour éviter l'érosion des pluies hivernales et pour permettre à une végétation éradiquée à reprendre vie.