La Via Aquitania..
carte Eric Gaba (Wikipedia)
Cette voie est
construite d'après des tracés existants dès le II° siècle av. n.
è. ; dans les villes qu'elle traverse, elle est, comme
toutes les voies romaines, pavée ou dallée, mais la plupart du
temps, c'est un chemin en terre battue sur des couches stratifiées
de gravier et de cailloutis. C’est un axe émergeant par
l'essor du commerce des vins Italiens, puisque rapidement, la culture
de la vigne s’étend. Et si les Grecs, initiateurs des vignes sur
notre sol, nous ont donné le goût de la vigne, les Romains, eux,
en ont fait le commerce.
Et
ainsi naît dans la suite la
colonia
Julia Carcaso
qui s’étend sur la partie occidentale du bassin audois avec le
chef-lieu Carcaso
Volcarum Tectosagum, Carcassonne de la tribu des Volques Tectosages
(nom
du peuple gaulois implanté à cette époque dans la vallée de
l’Aude et de la Garonne) :
Carcassonne est romaine pour 400 ans.
Non sans mal et après de nombreux
combats face aux Celtes, Rome s'est rendue maîtresse de la Gaule
cisalpine (Nord actuel de l'Italie) pour l'essentiel au III° siècle
av. n. è. ainsi que d'une grande partie de l'Hispanie.
Sous le prétexte d'une aide militaire
apportée à Massilia (colonie grecque, alliée fidèle de Rome) les
Romains s’attaquent à partir de 124 av. n. è. à la Gaule
transalpine (Gaule au-delà des Alpes). En 121 av. n. è., sous
commandement le général et consul Quintus Fabius Maximus
Allobrogicus, ils affrontent une coalition arverne et allobroge au
confluent de l'Isère et du Rhône. Après la défaite gauloise, le
reste des territoires situés au sud et à l'est des Cévennes est
rapidement soumis et érigé en province romaine. Toute la conquête
de la Narbonnaise, en ses phases essentielles, militaires et
diplomatiques, semble avoir eu pour but d’assurer la mainmise de
Rome sur les voies traditionnelles d’échanges entre la Gaule,
l'Hispanie romaine et la Méditerranée.
Vers 118-117 av. n. è., à
l’instigation du général et consul Cnaeus Domitius Ahenobarbus
(barbe d’airain = barbe rousse), les travaux d’une voie romaine
allant de l’Italie à l’Espagne commencent : la Via Domitia,
créée à partir d’un réseau de voies existantes. Cette route
devait assurer les communications avec Rome et permettre
l'installation et la circulation de garnisons protégeant des villes
devenues romaines. La première colonie romaine de Narbo Martius est
fondée sur son parcours, et Narbonne en devient la civitas, la ville
principale de la Gaule narbonnaise. Bien que destinée à la
circulation des légions romaines, la voie Domitienne est rapidement
empruntée par les marchands.
Progressivement,
la Narbonnaise s’est intégrée au système romain, non sans
douleur car le poids des prélèvements est lourd. Il y avait d’abord
la taxe foncière, tributum civile ou canon sur la base d’un
cadastre et la capitation, capitatio humana, capitatio plebeia, qui
atteignait les biens mobiliers et la personne de ceux qui n'avaient
pas de propriété foncière. À côté, Rome imposait une taxe
indirecte, la quarantième des Gaules, quadragesima
Galliarum, dont la valeur correspondait à 2,5% (1/40e) de la
valeur des marchandises exportées ou importées, prélevée par un
poste douanier dans les ports.
Néanmoins il apparaît que les Gaulois
se sont intégrés assez vite à l'Empire romain.
Déjà avant la conquête romaine,
l’oppidum de Carcassonne est un carrefour commercial, situé sur un
axe majeur d’échanges d’est en ouest et du nord au sud ;
les débuts de la colonisation romaine y sont mal connus.
Ce n’est qu’après les conquêtes
de Caius Julius Caesar, Jules César, et l’organisation de l’Empire
par Auguste que la Via Aquitania, la voie aquitaine, fut construite à
partir de 14 de n. è. pour relier Narbonne à Toulouse et Bordeau,
liaison dont Carcassonne est un jalon naturel.
article JP Oppinger