Pour remédier à ce défaut, les « ensgeniors »
de l'époque ont articulé le contrepoids, appelé aussi huche, qui peut
contenir jusqu'à 10 tonnes de terre ou de pierres :
III.II - LE
TRÉBUCHET
Il est la première pièce à contrepoids articulé, apparu au
XII° siècle.
L’emploi d’une huche articulée
le rend beaucoup plus précis et stable que les autres engins. Il ne disparaitra
qu’au cours du XVI° siècle, longtemps après l’apparition des bouches à feu. Deux
ressorts (arcs de bois) bandés par le treuil arrière soulagent l’effort des servants
Dimension
au sol
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9,9
x 4,5 m
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Hauteur
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16.5
m
|
Poids
total
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15
à 20 tonnes
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Portée
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220
m
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Projectiles
|
80
à 140 kg
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Cadence
de tir
|
1
à 2 tir/h
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Servants
|
60
(art.inclus)
|
pour
abaisser la verge avec le treuil avant. La portée et la trajectoire du
projectile sont déterminées par la longueur des brides de la fronde et la
longueur du sous tendeur, corde double reliant la fronde à la verge destinée à
ouvrir la fronde lorsqu‘elle est tendue (anticipant le passage de la fronde
dans le prolongement de la verge).
III.III - LE COUILLARD, nommé aussi biffa,
apparait au XIV° siècle.
C’est
une variante plus petite et plus compacte du trébuchet dont le contrepoids est
constitué de deux huches articulées, d’où son nom. Les huches articulées
facilitent le
service de l’arme et permettent d’augmenter la cadence de
tir.
Dimension au sol
2,50 x 5m
Hauteur
8,40 m
Poids total
< 3 tonnes
Portée
|
180 m
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Projectiles
|
30 à 80 kg
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Cadence de tir
|
10 tir/h
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Servants
|
4 à 8
|
Source : Microsoft
Word - Fiche Art Moyen Age.doc (musee-du-genie-angers.fr)
OBSERVATIONS :
1)
Ces engins, en particulier le
mangonneau et le trébuchet, exigeaient des délais importants de construction et
de préparation des plateformes de tir.
Une
fois les pièces en batterie, il était difficile de les réorienter et surtout de
changer de position. L’installation, comme le tir, étaient l’affaire de
spécialistes, ingénieurs et artisans, car les contraintes imposées aux engins
pouvaient conduire à de graves accidents en cas de fausse manœuvre (ébranlement
et rupture des assemblages, chute accidentelle du projectile).
L’efficacité
de l’artillerie mécanique assure généralement le succès des sièges, de sorte
que la chevalerie perd progressivement sa prééminence au profit des
spécialistes.
2)
Ces machines sont utilisées
jusqu'au XVI° siècle alors que l'artillerie à poudre a fait son apparition au
siège de La Réole au début de la guerre de Cent Ans entre Anglais et Français
en 1324.
Mais si les balistes
continuent d'avoir les faveurs des chefs de guerre pendant encore deux siècles,
c'est que la mauvaise maîtrise de la poudre rend la précision et la cadence
très aléatoires. Des résidus de poudre incandescents restent dans le tube,
demandant une attente d'une heure entre chaque chargement. De plus, la poudre
est très chère.
III.IV - LE BÉLIER COUVERT
Le
bélier consistait en une longue poutre armée d'une tête de fer à son extrémité
antérieure, suspendue en équilibre horizontalement à des câbles ou des chaînes,
et mue par des hommes au moyen de cordes fixées à sa queue. En imprimant un
mouvement de va et vient à cette pièce de bois, on frappait les parements des
murs, que l'on parvenait ainsi à disloquer et à faire crouler.
Les hommes étaient abrités sous
un toit. L'engin était posé sur des roues.
Les assiégés cherchaient à briser
le bélier au moyen de poutres qu'on laissait tomber sur sa tête au moment où il
frappait la muraille ; ou bien ils saisissaient cette tête à l'aide d'une
double mâchoire en fer qu'on appelait loup ou louve.
III.V - LE BEFFROI
Les beffrois étaient souvent façonnés avec des bois verts, coupés dans les forêts
voisines des lieux assiégés, ce qui rendait leur destruction par le feu
beaucoup plus difficile.
Posé sur 4 roues et mus au moyen de cabestans montés dans l’intérieur même de
l'engin, ces lourdes machines avançaient à l'aide de câbles, d'ancres ou de
piquets.
Le fossé au pied des remparts étaient comblés en laissant une légère pente pour
entrainer le beffroi qui s'appuiera sur la muraille. On ouvre le pont et voilà
les assiégeants entrent dans la ville.
III.VI - LE TRÉPAN
Pièce de bois ronde munie d’une pointe métallique, qu’on enfonce
entre les pierres en la tournant soit à l’aide de leviers ou à l’aide d’un
archet pour déceler les pierres de parement
Article de JP Oppinger