mardi 26 octobre 2021

Les armes du Moyen Age

 

 

Les Armes du Moyen Age

Nous avons parlé des sièges de la Cité, parlons maintenant un peu des armes dont se servaient les combattants de l’époque.

Commençons avec les armes individuelles (I) pour arriver plus tard aux armes de siège défensives (II) et offensives (III).


I.I - LA DÉFENSE INDIVIDUELLE

L’armure

L'armure est l'ensemble des armes défensives qui protègent le corps et les membres.


Le cuirassement reparaîtra avec la broigne carolingienne, tunique de cuir cloutée, puis aux X° et XI° siècles avec l'adoubement, vêtement renforcé d'écailles métalliques qui donnera naissance aux hauberts, ou cottes de mailles, longues chemises faites d'anneaux de métal assemblés et couvrant tout le corps.



Dessous, on porte le gambison, un vêtement comportant plusieurs épaisseurs d'étoffe — voire de cuir épais — auxquelles on ajoute parfois une bourre de coton de soie. Ce vêtement avait la forme d'un justaucorps à manches.




Seul, il n'arrêtait pratiquement aucune arme, flèche, lance ou épée, mais la plupart des simples soldats devaient s’en contenter vu le coût d’un haubert.



Le casque

C’est d’abord le chapeau de fer ou cervelière (consiste en un timbre arrondi, muni d'un large bord plat disposé horizontalement ou rabattu, attaché quelquefois sous le menton par une jugulaire), apparu dans la première moitié du VIII siècle.

 



Le casque à nasal se repend en France dès le IX° siècle et y sera fort utilisé jusqu’à la fin du XII° siècle.

Le passage du casque à nasal au heaume du XIII° s. s'est fait par l'ajout sur le casque d'une vaste plaque recouvrant tout le visage. On voit également un couvre-nuque qui fait son apparition, pour laisser place par la suite aux heaumes complets.

Le bouclier (ou écu)

Le dessin des boucliers à travers les âges connaît d'innombrables variations pour s'adapter aux diverses formes de combats pratiqués ainsi qu'aux techniques de fabrication. Il s'en dégage cependant une constante, puisqu'il est presque toujours bombé, permettant aux traits de ricocher plus facilement sur sa surface sans pénétrer et donnant aussi l'avantage d'être plus enveloppant pour le combattant, lui assurant une meilleure protection des flancs.



Le bouclier a naturellement suivi le développement de l'armure, si la broigne d'écaille et la maille protégeaient bien des coups de taille, elles restaient très vulnérables aux armes d'estoc et aux flèches. Le grand bouclier était donc le complément indispensable de l'équipement militaire car le pire à craindre à cette époque sans asepsie était la blessure ouverte, l'infection tuait plus sûrement que la gravité de l'atteinte.


La forme initialement ovale des boucliers (en bois dans les légions romaines) reste en longueur (pour protéger aussi les jambes) jusqu'à la fin du XII° siècle ; après, en passant du bois au fer, ils sont plus petits et ronds. Finalement ils rétrécissent encore pour une forme plus maniable à pied comme à cheval et aboutissent à l´écu de forme triangulaire très légèrement plus haut que large … et ils seront armoriés à partir du XIII° siècle.

        I.II - L’ÉPÉE

L’épée à une main à double tranchant européenne (poids environ 1kg !)

              

La lame est construite d’une pièce, se terminant par la soie, une barre

d’acier de forme triangulaire. La fusée est la pièce, souvent faite de bois recouvert de cuir, qui sert ensuite de « poignée » et sur laquelle on place la main droite. La garde et la fusée sont toutes deux percées d’une glissière pour venir se placer sur la soie.

L’acier utilisé pour fabriquer une épée est à forte teneur en carbone, et doit être relativement souple. Selon le modèle, glaive, épée, épée à deux main, l’acier ne sera pas le même. Une lame courte peut être fait d’acier plus rigide qui améliorera la coupe, mais une épée longue doit être faite d’un acier plus souple car du fait de la longueur de la lame un acier rigide finirait par casser. L’acier du tranchant et celui du corps de lame peuvent aussi différer, avec un acier doux pour le cœur et un acier dur sur le fil.

L’épée européenne n’est pas un modèle apparu tout d’un coup, mais provient de l’évolution plusieurs armes existant auparavant, cela remontant à l’âge de bronze. On peut citer comme généalogie le glaive, mais surtout la spatha, l’épée longue romaine (La spatha est une arme qui s’inspire d’armes germaniques, et est surtout employée pour la taille. Elle apparaît au début du IIIe siècle et a été utilisée jusqu’au VIIe siècle).

Par la suite, ce type d’épée a été utilisé entre le VIII° et le XI° siècle suivant l’évolution en différents modèles (formes de pommes, de la garde et type de lames). Cette épée à une main est aussi la plus répandue du XI° au XV° siècle.

Cela s’explique très bien par le fait qu’elle peut être utilisée en combinaison avec un bouclier. Cette combinaison reste la plus efficace sur le champ de bataille, proposant protection et capacité d’attaque efficaces. Même lorsque l’armure évolue pour intégrer des pièces de plates, à partir du XIVe siècle, rendant les coups de taille bien moins efficaces l’épée à une main reste une arme usuelle. Selon les modèles sa longueur totale est autour de 1m (plus ou moins 5cm), pour un poids autour de 1kg (plus ou 0,2kg).

 


                                                                                                                      L’épée ci-dessus est une épée mérovingienne, datée du VIe ou VII°siècle    L'épée ci-dessous est une épée allemande, attestée comme datant de la fin du XVe° siècle.

 



Tout d’abord, l’épée mérovingienne est plus courte que sa descendante puisqu’elle mesure 85cm contre 120cm pour l’épée allemande. Autre point important, la garde de l’épée mérovingienne est faite pour une prise à une main, ce qui est cohérent avec sa longueur, alors que l’épée allemande est une épée dite bâtarde, tenue à deux mains avec la possibilité de porter des coups avec une seule main.

 

L’utilisation visée de ces épées est également bien différente.

La mérovingienne est une épée de taille, avec une lame large, que l’on va utiliser pour couper donc trancher un membre, car les deux armes une fois affûtée peuvent trancher, mais seule la mérovingienne va permettre une frappe efficace et mortelle.

L’épée allemande, par la finesse de sa lame et de sa pointe est faite pour l’estoc, le but étant de venir planter la pointe dans l’adversaire.

 

Le changement dans l’utilisation de l’épée est justifié par une évolution des techniques de combat, de l’équipement et surtout de l’armure.

 

Source : L’Epée au Moyen-Âge, première partie | Brèves Médiévales (wordpress. fin du XVe° siècle.Article de JP Oppinger.

 


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