Pour faire le tour de l'âne il faut comme nous l'avons vu :
1. une âne
2. un marié et ....
3. des cornes
Plusieurs thèses ont été avancées, en voici une
" Il est au premier abord stupéfiant et anormal que les cornes et particulièrement les bois de cerfs, symbole de force et de puissance aient pu devenir un signe d'aveuglement, d'impuissance, des maris trompés, ce qui en d'autres cas était un motif de fierté devenait un signe de dérision.
Pourquoi ? plusieurs explications ont été proposées sans qu'aucune jusqu' ici n'ait emporté une adhésion totale.
en voici une : Au Moyen Age, un encyclopédiste Barthélémy de Glanville répétera :
" de rechief se le cerf est chastré devant que les cornes lui viennent, il n'en aura jamais nulle et s'il est chastré après, elles ne croistront jamais et ne les remuera ou renouvellera point, ainsi comme les autres font."
ce que Jacques Fouilloux précisera à la manière de Rabelais :
"Cela nous donne à cognoistre que les couillons ont une grande vertu car bien souvent sont cause qu'il y a beaucoup d'homme qui portent belle ramure sur les teste, laquelle ne mue et ne tombe jamais."
Les cerfs chatrés qui sont privés de leur bois se cachent pour avoir perdu force et beauté, mais ils peuvent aussi garder le reste de leur vie leur ramure et dans ce cas ils sont pareillement honteux de leur état.
On sait le rôle que joue cette situation inconfortable lorsqu'elle est appliquée à l'homme, situation souvent mise en scène dans les fabliaux du Moyen Age ou dans l'oeuvre de Rabelais. Le fait de ne pas perdre ses bois au contraire des autres en février, rendait le cerf chatré plus facilement décevable à cette époque de l'année, ce qu'il explique pourquoi c'est à carnaval que les cocus qui lui étaient assimilés étaient traditionnellement recensés et jugés. Le plus souvent un charivari ou chahut avait lieu sous les fenetres du coupable, il était promené dans les rues en chemise, des bois de cerf fixés sur la tête et chevauchant un âne à rebours , il était aussi insulté hué et moqué....
Le tour de l'âne de la Cité de Carcassonne perpétue -t-il cette ancienne tradition???
Il est à noter que certaines similitudes ont traversé les âges, certes les cornes de cerf sont devenues par assimilation celles d'un taureau, mais l'âne et le charivari sont toujours là.
Toutefois il existe une différence fondamentale entre cette tradition et celle du tour de l'âne : celui qui monte l'âne est le dernier marié de l'année , peut être en prévision de ce qui l'attend dans sa vie future d'époux...
Bien entendu cela n'est pas valable pour le vieux marié qui se dévouerait pour perpétuer cette tradition.
Tout est symbolique dans le tour de l'âne. "
samedi 9 octobre 2010
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