BOUFANELLES,
sarments et souquets
Une fois
n’est pas coutume, voici des mots typiquement locaux, issus de la viticulture
et qui plus est, sont en ce moment d’actualité puisque dans les vignes, les
travaux de taille sont largement entamés.
Mais alors
qu’avant, pendant que le vigneron taillait, bien souvent, son épouse façonnait
de ses mains les « boufanelles », fagots de sarments
utilisés soit dans l’âtre de la cheminée pour lancer le feu, soit dans le
barbe-cul pour faire les grillades parfumées au thym et romarin de chez
nous, bien sûr !
Et ce mot
est indissociable de son compagnon : « les souquets »,
ces gros rejetons situés sur les ceps et devenus inutiles et que le vigneron
taille pour donner de la force au pied.
Les deux
mots : « boufanelle » et « souquets »
sont très utilisés, mais malheureusement plus personne ou si peu, n’en
façonne, et je ne vous dis pas le prix chez les rares distributeurs
locaux ! Il ne reste qu’à aller les ramasser et à confectionner les « boufanelles »
pour les grillades de l’été.
Mais, à
Narbonne-Plage et sur le littoral, quand les routes côtières n’existaient pas,
les autos de l’époque empruntaient les pistes de sable fin et certaines fois
l’enlisement était inévitable ! Nous, nous le savions, mais combien de « parisiens »
(appellation moqueuse de toute personne habitant au-dessus de Toulouse)
se sont faits prendre au piège. L’indigène averti avait toujours dans ces
cas-là, une « boufanelle » dans la malle de sa voiture et se
faisait un doux plaisir de montrer son ingéniosité en glissant une « boufanelle »
sous les roues motrices afin que la voiture redémarre.
Autre
utilisation : quand on fait sécher au frigo, un
jambon, afin qu’il s’égoutte sans tremper dans son jus on utilise des sarments
comme support, évidemment non traités pour poser sous la viande. De
même pour le magret de canard que l’on fait sécher salé et poivré, on glisse
deux ou trois sarments sous la viande, le gras restant dessus, afin que l’air
puisse bien circuler et sécher naturellement l’ingrédient de vos futures
salades.
Confection
d’une BOUFANELLE
D’abord, il
faut remarquer que le tailleur de sarments fait tomber les sarments coupés
toujours dans la même rangée. Celui ou celle qui confectionne la
« boufanelle », ce fagot de sarments, n’a pas à chercher les
sarments.
Ces fagots
sont confectionnés par cinq poignées toutes bien ficelées et liées ensemble.
C’est par économie de bois que le vigneron, et souvent sa femme,
confectionnaient ces »boufanelles ». Deux poignées, une
boucle et quelques « souquets », il y en avait assez pour faire cuire
le « toupin » au coin du feu.
Enfin la
« boufanelle » avait un « chignon » en son extrémité afin
que les sarments ne s’éparpillent pas.
BLANQUEJER
Ici, quand
vous voyez une personne « blanquéjer », soit elle a passé
l’hiver dans les régions nordistes avec si peu de soleil qu’elle retourne ici
toute « blanquette » , elle a perdu tout son hâle ou bien le
plus souvent, elle se fait du souci ou elle a mal.
Pour les
nerveux qui « blanquèjent », certains se rongent les ongles en
public, d’autres tournent en rond, certains ont tellement de fiel au bout de
leur « langue de peille » ( la peille est la serpillère de la
ménagère qui ramasse toutes les cochonneries qui trainent au sol) qu’ils en
deviennent, de rage, livides ou terreux, les plus nerveux ont eux, des tics
incontrôlables.
« Blanquéjer » vous l’aurez compris, c’est
devenir « blanc comme un linge ! » On peut aussi « blanquéjer »
après une grosse frayeur, une belle peur.
Et puis, il
y en a qui « blanquèjeront » naturellement. Ils iront chez le
coiffeur, se feront teindre les cheveux, rien n’y fera. Ces cheveux blancs qui
apparaissent et gagnent du terrain auront toujours le dernier mot. "Blanquejer",
c’est donc prendre des cheveux blancs, au sens propre, et se faire du souci, au
sens figuré.
Mais, que
l’on se rassure : on « blanquéje » aussi avec l’âge, tout
simplement.
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