L’approvisionnement
de la Cité au Moyen Âge (2)
Nous avons parlé
de l’eau, parlons maintenant des vivres.
Aussi densément construite que
semble la Cité il n’y avait que 50% de sa surface intérieure qui étaient bâtis (on comprend mieux si on s’applique à
étudier une photo aérienne et un ancien plan de la Cité). Les autres 50%,
cours et jardins mis de côté, étaient réservés à des espaces où l’on pratiquait
la culture et l’élevage pour pouvoir disposer en cas de siège des réserves
supplémentaires, vitales pour les défenseurs.
Mais pour faire du pain, il
faut d’abord des moulins. Au XIIIe
siècle, on estime la consommation de pain de 1 à 1,5 kg par personne et par
jour et la population dans la Cité à la même époque s’élevait à quelques quatre
à cinq mille personnes. Pour assurer le quotidien d’une telle population
on installe des moulins hydrauliques à partir du XIV° siècle, les
moulins à vent s’ajoutent par la suite.
Viollet le-Duc n’a pas
trouvé de moulin en état de fonctionner lorsqu’il a étudié la Cité de Carcassonne,
par contre, il note : « sur les tours de l’enceinte intérieure de la
Cité de Carcassonne, il y avait plusieurs moulins à vent ainsi que le constate
une vignette de 1467 et les dénominations anciennes de quelques-unes de ces
tours. »
En effet, on distingue sur cette
vue cavalière le moulin (hydraulique) du Roi (cercle vert) et, à proximité de
la Porte Narbonnaise, une tour surmontée d’un moulin. Il s’agit de la Tour du
Moulin du Connétable (cercle rouge).
Les noms de deux autres tours,
la Tour du Moulin d’Avar au Nord et celle du Moulin du Midi au Sud, rappellent
sans doute leur vocation même si on n’y a pas trouvé des vestiges comme, sur
ces photos prises 1864, au sommet de la tour du Moulin du Connétable.
AD11_103NUM-4T73PH46 :
Présence du moulin sur la tour et l'enceinte
extérieure
percée
de fenêtres témoignant de la présence d'habitations dans les lices. 1864.
AD11_103NUM-4T73PH59 : Les tours Narbonnaises, la
tour du Trésau, la tour du
Moulin
du Connétable avec son moulin. 1864.
De nos jours il n’y a plus que les boyaux
d’ensachage qui témoignent de la présence du moulin.
Un inventaire de 1298 nous renseigne que dans l’arsenal
près de la tour de la Charpenterie étaient conservées toutes les pièces de
rechange ou de rebut pour les moulins : « arbres (2 arbores ferri) portant
la meule supérieure au moyen de l'anille (nadila), meules (molas), avec cercles
de fer ou de bois (brassolos) pour les enserrer quand elles se fendaient ou se
brisaient, smilles (marteau
à deux pointes du carrier et du tailleur de pierre) pour les piquer et enfin les
récipients pour recueillir la farine (bacenos).
Texte et photographies JP Oppinger
Texte et photographies JP Oppinger
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
" Los Ciutadins " Une association, un blog pour la défense de notre patrimoine la Cité.
A vos claviers vos commentaires sont les bienvenus
Merci Anton de Ciutad