Pour entrer dans le château, nous avons tous franchi
maintes fois le pont en maçonnerie qui enjambe la largeur du fossé (19.45 m).
Mais ce pont, qui permet de franchir le fossé sans difficultés, était-il bien
adapté à la situation d’une attaque au moyen âge ?
Conservé dans les Archives
de l’Aude et de l’Hérault, il existe une suite incomplète de cahiers originaux,
qui présentent « l’estat au vray de la recepte et despense du
domaine du roy en la seneschaucée de Carcassonne et Béziers ». Dans
ces cahiers est consigné le détail des travaux d’entretien pratiqués à la Cité
au temps des guerres de religion et de la Ligue (1563 à 1619). Joseph Poux y a
puisé des données abondantes et précises lui permettant de nous éclairer sur
l’état original du pont (qui, d’ailleurs, était identique à
l’installation primitive devant la Porte Narbonnaise) :
« Initialement,
l’entrée était précédée d’un ouvrage en bois à triple corps : pont
dormant, pont à trébuchet, pont-levis.
1.
Le pont dormant [un pont établi sur
un fossé et qui est fixe] confinait à la contrescarpe ; le
plancher reposait sur deux longrines scellées dans le couronnement en pierre de
taille des appuis ; il était accompagné d’accoudoirs.
2. Le pont à trébuchet
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Il roulait à l’entrée sur un tourillon
engagé dans deux bagues fixes du sommet de la première pile ; il était
manœuvré à l’extrémité opposée à l’aide de liens enroulés sur un tour à bras
qui occupait la tête de la seconde pile et qui permettait, selon les nécessités
du moment, de précipiter au fond du fossé le bout libre du tablier ou de
rétablir la continuité du passage en relevant ce même tablier dans le plan
horizontal des travées jumelles.
3. Le pont-levis [pont mobile qui s'élève ou s'abaisse à volonté au-dessus du fossé d'un château fort], articulé sur l’arête du massif d’escarpe, couvrait la dernière travée. Il manœuvrait à l’aide de chaînes actionnées par un tour à bras et était équilibré par un contrepoids en forme de châssis, traversé de deux bâtardes assemblées en croix de st. André » [voir le schéma ci-dessous].
Source :
POUX
J. La Cité de Carcassonne III : 1° partie, Le Déclin, p. 102 et s.
Texte de JP Oppinger
Texte de JP Oppinger
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