LE SIEGE
DE CARCASSONNE 1209 (01
au 15 août)
Lors de la « guerre
sainte » contre les Cathares.
Après avoir émis de sérieux
doutes sur le fondement juridique de la croisade, le roi, Philippe II Auguste,
cède finalement à la pression du pape et laisse partir quelques barons pour
amorcer la croisade, sans pour autant (comme
le lui demandait le pape) y participer en personne et sans même désigner un
mandataire royal.
Les grands barons croisés sont
Eudes III, duc de Bourgogne, Hervé IV de Donzy, comte de Nevers, et de Gaucher
III de Châtillon, comte de Saint-Pol. De nombreux barons de moindre importance
se rallièrent à eux, dont un certain Simon IV, seigneur de Montfort-l’Amaury et
comte de Leicester.
Le pape désigne son légat
Arnoult Amalric (que nous appelons aujourd’hui Arnaud Amaury), l’abbé
de Cîteaux, comme chef spirituel de la croisade.
Au Moyen Âge, à l'époque féodale, le
terme host ou ost désignait le service militaire que les vassaux
devaient à leur suzerain ; les hommes d'armes servaient pour un temps
déterminé à quarante jours. Le terme s’étend ensuite à une telle armée en
campagne.
Sceau de Raymond VI
Pendant que s’organisent les
préparatifs de la croisade, le comte de Toulouse, Raimon VI, qui n’a pas réussi
à constituer un front commun avec son neveu Raimon-Rogièr Trencavèl, vicomte de
Béziers, Albi et Carcassonne, propose, pour sauver ses terres, sa soumission à
Arnoult Amalric. Raimon VI est convoqué à Valence. Pour lever son
excommunication (prononcée en 1207), il accepte les conditions du pape.
L’acte public de réconciliation se tient le 18 juin 1209 à Saint-Gilles, où il
subit une immense humiliation, au berceau même de sa dynastie. Raimon VI
demande ensuite à prendre la croix et se met à disposition de l’host ; ses
terres se trouvent, de ce fait, sous la protection du siège apostolique. Il
participera ainsi au sac de Béziers et à la prise de Carcassonne, passif et
impassible.
Raimon-Rogièr Trencavèl qui
n’a que 24 ans, veut suivre l’exemple de son oncle et vient à la rencontre de
l’armée croisée pour offrir sa soumission à Arnoult Amalric qui la
refuse : si Trencavèl prenait la croix, à son tour, la croisade n’aurait
plus raison d’être !
Trencavèl rentre alors vite à Carcassonne ; en passant par Bézier il demande à la population de mettre la ville en défense.
Après la mise à sac de Béziers
le 22 juillet, Trencavèl n'a d'autre choix que de se retrancher dans la ville
en attendant que l'orage passe (connaissant lui aussi le système de l’host).
Il n’a pas plus de 15 jours pour préparer la défense de Carcassonne.
Les maisons extérieures aux
remparts, les faubourgs, ne seront pas détruites.
Le premier témoin oculaire, le
second pas tout à fait contemporain, mais étant du pays et bien placé pour
avoir des renseignements de ceux qui avaient été témoins de la croisade. L’un
chaud partisan des croisés, l’autre, plus modéré, tenant pour les Albigeois.
Mais leurs récits sur nôtre
sujet concordent, ce qui nous amène au moins très proche de la vérité.
Article de JP Oppinger
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
" Los Ciutadins " Une association, un blog pour la défense de notre patrimoine la Cité.
A vos claviers vos commentaires sont les bienvenus
Merci Anton de Ciutad