vendredi 28 mai 2021

Le siège de Carcassonne 1209

 

LE SIEGE DE CARCASSONNE 1209 (01 au 15 août)

Lors de la « guerre sainte » contre les Cathares.

 

Après avoir émis de sérieux doutes sur le fondement juridique de la croisade, le roi, Philippe II Auguste, cède finalement à la pression du pape et laisse partir quelques barons pour amorcer la croisade, sans pour autant (comme le lui demandait le pape) y participer en personne et sans même désigner un mandataire royal.

Les grands barons croisés sont Eudes III, duc de Bourgogne, Hervé IV de Donzy, comte de Nevers, et de Gaucher III de Châtillon, comte de Saint-Pol. De nombreux barons de moindre importance se rallièrent à eux, dont un certain Simon IV, seigneur de Montfort-l’Amaury et comte de Leicester.

Le pape désigne son légat Arnoult Amalric (que nous appelons aujourd’hui Arnaud Amaury), l’abbé de Cîteaux, comme chef spirituel de la croisade.

 L’host se rassemble en Bourgogne, en Nivernais et dans le Lyonnais avant de s’engager dans la vallée du Rhône.

Au Moyen Âge, à l'époque féodale, le terme host ou ost désignait le service militaire que les vassaux devaient à leur suzerain ; les hommes d'armes servaient pour un temps déterminé à quarante jours. Le terme s’étend ensuite à une telle armée en campagne.


Sceau de Raymond VI

Pendant que s’organisent les préparatifs de la croisade, le comte de Toulouse, Raimon VI, qui n’a pas réussi à constituer un front commun avec son neveu Raimon-Rogièr Trencavèl, vicomte de Béziers, Albi et Carcassonne, propose, pour sauver ses terres, sa soumission à Arnoult Amalric. Raimon VI est convoqué à Valence. Pour lever son excommunication (prononcée en 1207), il accepte les conditions du pape. L’acte public de réconciliation se tient le 18 juin 1209 à Saint-Gilles, où il subit une immense humiliation, au berceau même de sa dynastie. Raimon VI demande ensuite à prendre la croix et se met à disposition de l’host ; ses terres se trouvent, de ce fait, sous la protection du siège apostolique. Il participera ainsi au sac de Béziers et à la prise de Carcassonne, passif et impassible.

Raimon-Rogièr Trencavèl qui n’a que 24 ans, veut suivre l’exemple de son oncle et vient à la rencontre de l’armée croisée pour offrir sa soumission à Arnoult Amalric qui la refuse : si Trencavèl prenait la croix, à son tour, la croisade n’aurait plus raison d’être !

 


Trencavèl rentre alors vite à Carcassonne ; en passant par Bézier il demande à la population de mettre la ville en défense.

Après la mise à sac de Béziers le 22 juillet, Trencavèl n'a d'autre choix que de se retrancher dans la ville en attendant que l'orage passe (connaissant lui aussi le système de l’host). Il n’a pas plus de 15 jours pour préparer la défense de Carcassonne.

 À l’époque, la Ciutat ne dispose que d’une seule enceinte avec une trentaine de tours et sur laquelle s’appuie, à l’ouest, le château comtal. À l’extérieur, elle est flanquée par deux quartiers importants, eux-mêmes fortifiés, au nord le Bourg sant Vincens et, au sud, le Castellare sant Miquel.

 Trencavèl ordonne d’abord la destruction des moulins des alentours pour empêcher les croisées de s’y approvisionner. Ensuite il fait renforcer les défenses et gagne du matériel en faisant abattre le réfectoire, le cellier et les stalles des chanoines de Saint-Nazaire (ce « sacrilège » s’exécuta sans protestation puisque le clergé avait déjà quitté la ville avant son retour) ce qui livre le bois nécessaire à l’installation des hourds au sommet des murs.

Les maisons extérieures aux remparts, les faubourgs, ne seront pas détruites.

 Il n’est pas très aisé de trouver des informations fiables sur un affrontement à cette époque ; entre des récits plus ou moins fantaisistes nous ne trouvons que deux auteurs qui sont susceptibles de rapporter les faits à peu près correctement : Pierre des Vaux de Cernay, historien de Simon de Montfort, et Guilhèm de Puèglaurenç (aujourd’hui on l’appelle Guillaume de Puylaurens), chapelain du comte de Toulouse, donc deux chroniqueurs appartenant à des camps opposés.

Le premier témoin oculaire, le second pas tout à fait contemporain, mais étant du pays et bien placé pour avoir des renseignements de ceux qui avaient été témoins de la croisade. L’un chaud partisan des croisés, l’autre, plus modéré, tenant pour les Albigeois.

Mais leurs récits sur nôtre sujet concordent, ce qui nous amène au moins très proche de la vérité.


Article de JP Oppinger


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