Texte de JP Oppinger
Mais comment étaient organisées la
garde et la défense de la Cité ?
1/ Du temps de la dynastie Trencavèl
En 1124,
Bernat Aton IV Trencavèl réussit à se rendre définitivement maître de
Carcassonne.
Il
réorganise la défense de la Cité avec un Corps de Châtelains où il a remplacé les
aristocrates locaux qui s’étaient révoltés contre lui par des hommes fidèles,
capables de lui donner conseil et soutien. Ces vassaux constituent le noyau de
la cour de Bernard Aton et de ses successeurs.
La Cité compte seize
châtellenies liées les unes aux autres sur tout le développement de l’enceinte
gallo-romaine qui forment autant de vertèbres de la défense.
Le
châtelain, baron vassal, est assujetti à l’estaga (vient de l’estatga :
séjour, permanence) qui comprend deux catégories d’obligations militaires.
La première
est le devoir d’assurer dans son district et à la tête de ses hommes, la
permanence du service de garde et de guet, concourir, au besoin, à la défense
générale de la Cité et de ses faubourgs.
La deuxième
concerne un engagement formel de résidence. Le châtelain doit occuper la maison
d’habitation qui dépend de son office, pendant une durée qui n’est jamais
inférieur au tiers de l’année. Il doit y résider en personne, entouré de ses
familiers. Son temps normal de séjour varie, suivant l’importance de sa
châtellenie pour la défense, du terme de base de 4 mois jusqu’à un terme de 12
mois consécutifs.
A la châtellenie est attaché
l’attribution d’un fief (bien, droit ou revenu qu’un vassal tient de son
seigneur). Ce fief se décompose en deux parts, situées l’une à l’intérieur,
l’autre hors des murs de la Cité. La part intérieure embrasse un secteur de
front de fortification avec une tour principale qui est l’emblème de l’office
et qui sert de donjon à une maison d’habitation édifiée dans le voisinage de la
muraille. La part extérieure du fief comprend une dotation territoriale, tirée
de la redistribution des biens des insurgés. Les premiers qui furent pourvus de
cet emploi et qui jouirent des privilèges sont :
Pierre de Lauran, Arnaud Pelapouil, NIchole, Bernard
Pons, Pierre de Calengs, Guillaume Calmet, Pierre Pelapouil, Roger de
Pennautier, Bernard de Canet, Guillaume Roger.
Le châtelain est investi par le
vicomte dans la forme solennelle du contrat féodal de l’époque, documenté dans
des chartes successives. La jouissance du patrimoine noble qui lui est dévolu
n’est limitée que par le droit d’intervention du suzerain, en matière
d’aliénation.
Le baron vassal ne peut vendre
ou engager sa terre sans l’assentiment du vicomte. Par réciprocité, le
caractère héréditaire de la tenure protège le bénéficiaire loyal contre le
caprice du suzerain qui pourrait être tenté de reprendre le fief sans raison.
En recevant l’investiture, le
châtelain prête serment de fidélité : il jure de respecter et de défendre
la personne du vicomte ainsi celle de la vicomtesse et des héritiers de la
dynastie.
Retenons bien : la
châtellenie du XII° siècle est un office militaire noble.
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