mardi 27 mars 2012

Dans le regard des voyageurs









Dans un livre de Jean Pierre Piniès" la Cité de Carcassonne, dans le regard des voyageurs" nous trouvons une série d'extraits, de lettres et de vues différentes sur notre Cité. Elles retracent son évolution, son abandon, son déclin et sa transformation progressive mais souvent brutale du 20ème siècle. Pour la majorité de ses habitants, peu d'entre eux pensaient que la fin était proche. Dans un premier temps la fermeture des écoles publiques de garçons et de filles  libéra la place Marcou et d'autres rues. Les implantation de débits de boissons étaient règlementées. Les autorisations d'ouvertures massives ainsi que l'occupation du domaine public moyennant finances firent que progressivement dans la fin du 20ème, la Cité prit un statut totalement différent, de Cité Moyennageuse habitée elle devint Monument Historique et centre commercial. Dans les années 70/80 l'accès fut interdit dans la journée pour les habitants et le stationnement règlementé. Une nouvelle ère commençait. Au 21ème siècle quelques nostalgiques de la Cité d'antan essayent de réanimer un village qui n'existe plus. Mais le plus important est à mes yeux de conserver cette mémoire collective par nos écrits et nos témoignages pour les nouvelles générations.
C'est ce que nous nous efforçons de faire avec ce modeste blog.



Dans ce livre " dans le regard des voyageurs" j'ai choisi un texte parmi tant d'autres, classés chronologiquement

Livre de Jean Pierre Piniès p.249
En janvier 1912, L'intérêt général de l'Aude Lepargneur Jean

" Qu'elle est loin la Cité de 1835, celle que découvrait Mérimée, celle dont Taylor fixait le souvenir dans ses prestigieuses lithographies. Soigneusement peignée et ratrissée, la ville de Dame Carcas a pris le chic anglais.
Les moindres coins présentant encore un peu de pittoresque, de spontanéité ont été revus et corrigés.
Ces dernières années surtout, on s'est acharné. Disparue la vénérable rue des Lices Hautes: la pioche des démolisseurs emporte les dernières maisons.Partout vous obsèdent les hideux cônes d'ardoise, dont le gris bleuâtre, sans chaleur, miroite désagréablement au soleil.
Au temps où j'étais potache, les jours doù les hasards des déplacements me faisaient passer par Carcassonne, je ne manquais jamais d'aller rendre visite à la poterne de la Tour Crémade. Sur l'escalier raide au marches creuses, la petite voûte de pierre s'arrondissait, à demi enterrée. De grands vides noirs, cerclant les pierres, disjointes, mettaient en valeur le jaune d'or du grès : un ample rideau de ronces et de lierre cachait à demi l'ouverture discrète. Un jour je vins comme d'habitude: ma poterne avait disparu;  un caniveau de chemin de fer remplaçait la voûte, l'escalier neuf n'était plus drapé de lierre et de ronces. J'aurais pleuré.De tous les côtés la main brutale a sévi, la pierre neuve s'étale, insolente; une pénible impression de truquage vous écoeure."

1 commentaire:

" Los Ciutadins " Une association, un blog pour la défense de notre patrimoine la Cité.
A vos claviers vos commentaires sont les bienvenus
Merci Anton de Ciutad