C'est un dialogue entre deux amis, que j'estime beaucoup, Michel et Robert, qui discutent au sujet d'une photographie de la Bastide et de la ville prise de la Cité. Un dialogue savoureux qui montre leur amour pour cette ville de Carcassonne .
prise de la ville
haute???
ou la Bastide depuis la Cité (je préfère), je n'aime pas ce mépris vis
à vis de la plèbe de la Bastide!
J e m'attendais à
une réaction...C'était de la provoc. Mais autrefois c'est ainsi qu'on désignait
la Bastide.. Les Basses-Pyrènées, les Basses-Alpes, en ont eu marre de n'être
pas à la hauteur dans ce bas monde. Si je peux me permettre un rapprochement, considérons le personnage "Ruy Blas " ( nom
inventé par V.H. ) : il représente à la fois le peuple, qui se trouve " en
bas "et aime une reine qui se trouve être " en haut "- Ruy = nom
noble < Rodrigo; Blas = nom de roturier < Blaise. Quant à " la
plèbe",proportionnellement aux populations, il y a certainement plus de
gens qui bossent, à la Cité qu'à la Bastide. Et plus de "bourgeois "
à la Bastide qu'à la Cité. Tout le monde voudrait être grand ( par la taille ),
sauf ceux qui s'en fichent. L'avantage , lorsqu'on est de taille moyenne, c'est
que personne ne sait s'il faut vous traiter de grand con ou de petit con, le
cas échéant. Napoléon 1er, Victor Hugo, Adolphe Thiers mesuraient 1m,59 . De
Gaulle, 2m 05. Lorsqu'on lui a présenté le grand Charles, tante Yvonne aurait dit
en aparté : " Dans les immeubles élevés, le dernier étage est souvent le
plus mal meublé ".Entre nous et en l'occurrence, elle se trompait bien.
Sarkozy porte des talonnettes Hollande, qui est de taille comparable, n'en met
pas .Lequel des deux se montre-t'il le plus convainquant ? Ne peuvent répondre
à cette question que les gens qui sont de parti pris....... Fin de mes
divagations vespérales. Bon appétit, Michel. Je me mets à couvert dans
l'éventualité d'une redoutable riposte! Mais il faut voir les choses
positivement, quand "la parole circule", cela ne peut qu'enrichir le
débat.
Nous avions une carrière à ciel ouvert sur le tumulus que je
peux aussi qualifier d'oppidum. Un parisien, sûr de détenir la vérité
s'empressa de déloger les pauvres des habitations des lices, et de reconstruire
une double enceinte avec des créneaux tout neufs, des toits en ardoise ramenées
du Massif Central à grands frais, des gargouilles copies de N.D de
Paris...Certains le vénèrent! Les riches marchands-fabricants s'installaient
dans de magnifiques hôtels particuliers dans la bastide avec jardin surélevé,
étage pour les domestiques, écuries, et garages pour les voitures à chevaux, la
"Grand-Rue" portait bien son nom, de l'Orient à l'Occident! Elle
vivait dans les années 55/65, les commerçants ne regardaient pas la montre pour
partir à Palaja, Cavanac, Villemoustaussou ou Villegailhenc dans leur villa
avec piscine, ils vivaient au dessus de leur magasin ou échoppe et en retard on
pouvait acheter une paire de chaussures chez Perxachs à 19h15! Le camion du
laitier portait le lait frais chez Labécède à 6h30, les boueux ramassaient les
poubelles juste après, on lisait le journal du voisin coincé à la poignée, les
camions de primeurs des Trottes livraient fruits et légumes...La vie sociale
existait de 6h à 21h dans une ambiance villageoise sympathique! Oh! que la
Bastide était jolie!
J'ai vu un grand
chien que son maître avait dressé afin qu'il aille lui prendre son journal au kiosque,rue
de Verdun, et même lui prendre son lait chez le crêmier dans un petit bidon
dont il tenait l'anse entre ses machoires. Je voulais terminer en évoquant mon grand ami Claude Fil, fils du grand Jules, qui
s'amusait à dire : " J'aurais voulu être un haut landais et je n'étais
qu'un bas varois ". Quant à Viollet, qui n'a pas violé que le duc, que
seraient devenues les masures bàties entre les lices avec les pierres de
murailles en ruine ? Les toits en ardoise m'ont courroucé. Et le tic et le toc
! Mais nous n'arrètons pas de nous extasier devant cette cité qui n'a de
médiéval que le nom et quelques mètres d'authenticité qui ne nous engageraient
guère à sortir nos appareils photo.
Coincé entre les
"neo-ciutadins" suffisants d'habiter un lieu historique mais
ignorants qui sont nos ancêtres les volques tectosages et l'aristocratie du
commerce local (chaussures, vêtements..) ou la bourgeoisie déclinante du siècle
de l'industrialisation (manufactures de draps,
megisseries et tanneries, fonderies, matériel agricole et viticole..), pour
s'élever, il n'y avait que les bancs de l'école laïque avec les instituteurs en
blouse qui me jouaient Mozart sur leur violon (Jean Jaurès) et le lycée Paul
Sabotier pour faire ses humanités (latin-grec) tout en jouant aux Mathématiques
Elémentaires!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
" Los Ciutadins " Une association, un blog pour la défense de notre patrimoine la Cité.
A vos claviers vos commentaires sont les bienvenus
Merci Anton de Ciutad