mardi 14 avril 2009

Le temps des Jardins



Toutes les familles chanceuses avaient un petit lopin de terre, qu’elles travaillaient avec amour et passion, jardin soigneusement entretenu par le père, le pilier familial qui assurait le couvert à sa famille, la femme, elle, avait un rôle primordial dans la tenue, la confection des repas, mais surtout c’était l’âme de la maison c’était le lien le ciment indispensable à la cohésion familiale. Chacun avait un rôle déterminé et respecté et cela était bien. Les légumes fournis pouvaient pratiquement nourrir une famille ainsi les haricots verts, les baraquets, particulièrement appréciés par les Espagnols, d’où le surnom qui leur était donné, cueillis pendant l’été et mis en conserves permettaient d’avoir des légumes savoureux plusieurs mois de suite, et particulièrement l’hiver, tout comme les tomates dont le surplus était transformé en sauce tomate mis dans des bouteilles de limonade fermées d’un bouchon de céramique protégé par une rondelle de caoutchouc, qui créaient parfois des surprises à l’ouverture, la tomate trop fermentée, provoquait des catastrophes sur le plâtre des plafonds. Les pommes de terre prenaient beaucoup de place, cependant c’était un légume incontournable cultivé chaque année et surveillé de très près pour éviter la prolifération des doryphores. Les choux, les oignons, les fèves, et les haricots blancs achetés par sac de 100 kg étaient constituaient l’alimentation de base, préparés de mille et une façon, avec ou sans pomme de terre certaines fois avec de la saucisse ou du poulet. Quelques Citadins possédaient un jardinet, à la place des parkings face au pont Levis (comme le montre cette photo de famille) le long de la route la terre recouvrait les anciens pavés des rues de la Cité qui furent cimentées, puis de nouveau repavées.

Mais où sont les jardins d’antan, dans la Cité même de petits jardins trouvaient leur place contre les tours, autour de la première enceinte, contre le cimetière, jardin devenu à son tour la partie neuve du cimetière de la Cité, dans des recoins de ruelles, certains disent même dans les tours, mais je ne peux pas l’affirmer n’ayant aucun témoignage,

Photo d'archives de G.Rajol

le plus grand devrait être le jardin des religieuses, aujourd’hui transformé en parking pour un hôtel, ce jardin était travaillé par les religieuses et certaines familles pouvaient y élever quelques canards et quelques poules pour leur consommation personnelle. Ce jardin se trouvait entre la rue du petit Puits et celle du Plô et abritait l’âne que les religieuses avaient pour transporter les victuailles et aliments indispensables aux nombreux enfants, pas nécessairement orphelins, qu’elles hébergeaient. Cet âne s’appelait grisette et l’homme à tout faire des religieuses qui s’en occupait s’appelait Afric dont le nom patronymique nous est inconnu, probablement surnommé ainsi à cause de ses origines nord africaine. D’autres jardins se trouvaient sur le chemin qui conduit à l’actuelle Cité Ozanam et pas très loin , coulait une source entretenue par Monsieur Salvetat particulièrement appréciée l’été, par les habitants de la Cité qui allaient y chercher de l’eau fraîche, agréable par temps de canicule. Côté Aude dans la rue des ourtets, comme son nom l’indique, était constituée de petits jardins, aujourd’hui beaucoup sont à l’abandon ou ont changé de fonction et sont devenus jardins d’agréments.

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