vendredi 30 janvier 2009

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Le bal débutait le samedi soir et généralement une foule nombreuse envahissait la cité et le préau. L’été fin juillet rares étaient les soirées au temps gris et pluvieux nous étions bien sous la protection des Saints Nazaire et Celses qui à la vue de cette affluence en perdaient la tête. Une fois de plus me direz vous.
La buvette principale source de revenus tournait à fond, muscat, blanquette de Limoux, Orangina et surtout bière coulaient à flots. Pour maintenir ces boissons à une température raisonnable, nous installions derrière la buvette des comportes que nous remplissions de blocs de glace achetés rue Antoine Marty, le tout recouvert de sacs de jute c’étaient nos frigos de l’époque ,la fraîcheur était maintenue plus de 24 heures malgré les températures estivales. Je fus chargé d’aller chercher la Blanquette dans sa capitale après avoir goûté quelques verres et faire semblant d’être des connaisseurs en bulles mes trois compères décidèrent que décidemment c’était celle qui coûtait le moins cher qui était la meilleure et nous chargeâmes la 2CV avec 100 bouteilles plus 4 gringalets, le retour fut laborieux et lent j’avais l’impression de diriger un hors bord nez levé au vent, enfoncé dans un siège de toile ma vision de la route était fortement diminuée , mais le retour se fit sans encombres.
Pendant la soirée, une carriole poussée par des jeunes chargés de maintenir les boissons fraîches et de remplir les comportes, transportait les caisses entreposées dans un garage. Un roulement était effectué ainsi nous avions toujours, enfin presque toujours des boissons à une température acceptable. Derrière la buvette, nous trouvions les vieux de 40 ans ou plus qui était particulièrement chargés de la vente leur sérieux relatif tempérait les belligérants qui ne supportaient pas le malt qui gesticulaient beaucoup et qui attendaient souvent la fin du bal pour en découdre.
 Pour des motifs futiles, simplement stupides vers les deux heures du matin tout le monde s’en donnait à cœur joie les citadins d’un côté les "estrangers" de l’autre, la castagne , la bouffe défoulaient des piétinements dans quelques mètres carrés de nos serveurs, rarement il y eut de graves blessés, quelques coups de poing et le calme revenu après avoir nettoyé nous descendions ,quelques incorrigibles, au Café de Paris ouvert à cette époque toute la nuit pour déguster des œufs au plat ; c’était le bonheur à l’état pur toutes générations confondues. Le jour se levait et nous rejoignions nos chambres.

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