vendredi 13 février 2009

les enfants de la guerre



Il y avait à la Cité 5 classes de garçons pour
l'école primaire situées dans un ensemble qui comprenait 3 cours de
recréation .Pendant ces moments de répit nous jouions aux billes en
terre , celles-ci étaient colorée et se trouvaient à la vente dans les
épiceries ;le jeu consistait à faire un tas avec 3 billes et une
quatrième par dessus .A une distance convenable le tireur essayait de
faire chuter le tas ,s'il réussissait il emportait les billes ,sinon il
perdait toutes les billes qui n'avaient pas percuté le tas .Nous avion
aussi des billes en verre que l'on appelait boulard.Ils provenaient de
cadeaux faits par les américains ainsi que des crayons avec à l'autre
bout de la mine une petite gomme .Nous étions tous habillés de la même
façon ,c'est à dire une blouse noire jusqu'au cou avec des boutons noirs
et un liseré rouge très discret .On distinguait par contre les chaussures
et des chaussettes souvent en accordéon .Nous avons eu droit
pendant quelques années à une distribution de lait tous les matins à la
récréation de 10 heures .C'était Mendés France élu national qui avait
lancé cette opération .Le lait venait du Château Vert lait frais qui
était servi froid ,mais qui nous régalait .Après la classe on pouvait
rester en étude surveillée moyennant ne modique somme .Le maitre nous
aidait à faire nos devoirs et le but final était d'obtenir le certificat
d'études que l'on passait en ville à l'école Jean Jaurés .Sitôt obtenu
on était dirigé vers le Lycée Paul Sabatier ou au Bastion , d'autres
entraient dans la vie active .
Les maitre étaient sévères mais justes ,quelquefois
certains dépassaient la mesure ,En classe de quatrième où l'on trouvait
quelques gitanes qui habitaient Rue de la Gaffe et bien entendu des
enfants de l'orphelinat "Le Nid Joyeux".Il y avait un de ces enfants qui
arborait un sourire éternel et qui était très calme .Un jour sa réponse
n'ayant pas satisfait le maitre il reçut une taloche ne se départissant
pas de son sourire le maitre lui donna une deuxième taloche prétextant
qu'il continuait à sourire.Les gitans assis au fond de la classe
n'étaient pas inquiétés et suivaient nonchalamment le cours .Leur
avenir était déjà tracé , la vente de voitures leur père ayant été des
vendeurs de chevaux avant eux.Les punitions étaient de leur faire faire des
lignes d'écriture


Pendant
les vacances scolaire certains partaient en colonie.de vacances soit à
Axat soit à La Franqui pour les enfants des prisonniers de guerre sinon
à Labastide Rouairoux pour les autres.
A La Franqui les bâtiments étaient
en planche et le sol du sable ,pour ne pas que les pieds des lits ne s'enfoncent ,ils reposaient sur des planches .La sieste obligatoire
pour tout le monde et la discipline assez stricte , des W.C qui
dégageaient des odeurs nauséabondes étaient envahis de moustiques
L'après -midi la baignade dans la mer par petits groupes surveillées
par des moniteurs et monitrices très attentifs .Quelquefois nous
prenions le repas de midi sous les pins à l'entrée du village .La
boisson de rigueur était l'antésite .Les parents venaient nous voir au
milieu de séjour et leur départ le soir déclenchait beaucoup de larmes
pour certains ('jamais chez les citadins ) L'emploi du temps était
toujours le même ,mais nous nous en contentions trop heureux se profiter
de la baignade .Nos parents nous préparaient des enveloppes timbrées
avec les adresses des personnes à qui il fallait absolument écrire
Alors nous achetions quelques cartes postales ou d'une écriture
appliquée nous écrivions "Cher tonton tata ,je vous écris pour vous dire
que je mange bien ,que je m'amuse et que je dors bien ..On
changeait l'intitulait et le texte ne changeait jamais.
A Axat ,nous logions dans de grands dortoirs
confortables .Nous profitions de ces belles journées pour faire de
longues promenades soit du coté des gorges ,soit à l'opposé vers un lieu
dit "La Crémade" une clairière assez éloignée d'Axat ou nous passions le
journée .On nous apportait un repas froid et nous apprécions ces moments
de liberté dan ces forêts .On nous apprenait à chanter des chansons qui
sont encore dans nos souvenirs .On n'a pas oublié "un kilomètre à pied
,ça use ,ça use les souliers .......;! Ces colonies ont permis
à la plupart d'entre nous d'être déjà intégré dans une collectivité,
d'être soumis à une discipline de groupe d'évoluer aussi au contact de
jeunes plus matures .Plus tard , la pension , le service militaire étaient
souvent moins durs que ces expériences de jeunesse .Lors de ces séjours il
n'était pas rare de retrouver des citadins ce qui nous permettait
d'être plus forts .
Il reste de ces périodes de bons souvenirs ,des images de paysage ,des
copains ,et des chansons d'actualité telles que Douce France ,Mes Jeunes
Années et d'autres .
Par la suite les
années de pension ,le service militaire ont été un amusement ,de super
colonies de vacances malgré le peu de moyens financiers dont nous
disposions .J'avais droit dans ma jeunesse à un billet de 10 f par
semaine à condition de le demander ,au collège je payais le billet du
bus (3 f) et le reste c'était pour un paquet de cigarettes ,je n'ai
jamais pu payer le cinéma à une amie avec cette obole .

Plus tard vers mes 18 ans plus libres ,nous allions au cinéma en ville,
il nous arrivait d'acheter un cigare que nous fumions sur le chemin
Après la séance de ciné un petit détour Rue de Verdun pour aller
manger un gâteau . Nous étions malgré nos maigres finances heureux .On allait lors des foires en ville passer l'après
midi à bader et ne rien acheter sinon quelques cigarettes .Plus tard
l'achat d'un scooter a été pour nous la véritable liberté ,nous
allions jusqu'à Couiza lors des fêtes de village ,et dans tous les
villages autour de Carcassonne .

1 commentaire:

  1. Félicitation au narrateur, par ces quelques lignes j'ai vu défiler toute ma jeunesse. Que de souvenirs.....

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