Monsieur le Maire

Gaston Jourdanne Maire de Carcassonne en 1887 et 1888 écrit:

"Un peuple, une cité, n'a pas le droit de renier le souvenir de ses ancêtres, surtout lorsqu'en lisant ses vieilles et longues annales il peut dire fièrement

Que s'és estat maltrassado

La bruno raço d'oc na pas jamai plegat

Nous vous saluons , Messieurs les Félibres, vous dont les accents nous reportent à l'époque où la langue d'Oc était parlée par de belles châtelaine, par de puissants seigneurs, par un peuple fier et libre. Vous avaez fait courir dans l'air comme un frisson de renouveau.

Chantez félibres, chantez longtemps encore! il y a vraiment quelque chose de l'âme de la patrie dans vos vers. Que Sainte Estelle, dans nos coeurs, soit la soeur de Jeanne d'Arc. Mais, dans notre patrie, de la méditerranée aux flots bleus, jusqu'à l'océan aux vertes vagues,

 dégagés de ces passagères querelles qui divisent les meilleurs enfants d'un même pays, faisons retentir l'hymne de la Coupe Sainte et la ballade du roi Pierre.
Chantez Félibres, car, petits-fils de dame Guiraude, neveux de Pierre Vidal et d'Arnault de Mareuil, votre voix nous a fait trésaillir jusqu'en des fibres inconnues; elle a été le touchant écho des ballades maternelles."