Depuis un petit nombre d'années les habitants, les Citadins , les commerçants et les Carcassonnais en général se sont accaparés de leur Cité et ont voué une véritable amour pour ce monument souvent décrié , souvent admiré, souvent critiqué bref qui ne laisse personne indifférent. Je voudrais faire un bref historique sur la période que je connais particulièrement, que j'ai vécue partiellement, je veux parler évidemment de la période qui s'étend du début du 20ème siècle à nos jours.
Début du 20ème siècle la cité se reconstruit, les petits gens, tisserands et habitants des lices disparaissent. De l'extrème misère, de taudis, de bidonville si je puis m'exprimer ainsi, succède un village comme un autre avec l'eau courante etc.... devenu quartier populaire étroitement associé à la Trivalle et à la Barbacane. Ce petit village riche d'une population laborieuse a vécu avec ses hauts, ses bas, sa richesse, ses traditions, la vie en fait, commune à toute vie sociale et villageoise avec un plus cependant: la présence de ses murs et de ses tours qui faisaient parties intégrantes du village, non pas comme de simples décors mais comme lieux de vie.
Le monument s'est progressivement transformé, les habitants citadins diminuant en nombre, les commerçants citadins augmentant. Système des vases communiquant. La bascule se produisit dans les années 70 où pour toutes sortes de raisons les habitants quittèrent avec regrets ce qui fut LEUR village, seuls quelques commerçants actifs survécurent à cet exode. Aujourd'hui nous sommes dans une situation totalement différente de la première moitié du XXème siècle, le commerce a envahi pratiquement toutes les maisons et nous avons là un véritable centre commercial où business is business, dans un décor magnifique avec des motivations différentes pour les uns et les autres. Ainsi la vision, l'appréciation que j'en ai est bien différente des nouveaux commerçants, je dis bien nouveaux commerçants, c'est leur gagne pain, leur boulot, leur job (je peux les comprendre) la beauté de la Cité est vue avec des yeux remplis d'euros surtout jusqu'à hier, d'euros espagnols. Retour normal de balancier.
Je suis abasourdi du manque de respect de certains pour la Cité en tant que monument et les aberrations constatées mais facilement explicables par un commerce actif, bien souvent irrespectueux du lieu et qui est pourtant une des seules richesses de cette ville. Il faut reconnaître que certains respectent leur lieu de travail mais ce n'est hélas qu'une infime minorité celle qui est le plus attachée à leur Cité.
Aussi depuis des années nous dénonçons, il est vrai sans beaucoup de résultats, toutes malfaçons, tout délabrement, toutes incongruités dûs au Jemenfoutisme général concernant le monument. Tout ou presque tout est fait en fonction du commerce local, comment garer le maximum de voitures au pied de la Cité, comment faire circuler des véhicules entrants, dans les lices évidemment, comment obtenir le plus de tables sur une place publique..... Pourquoi concentrer tous les efforts sur une seule entrée la Porte Narbonnaise? Pourquoi faire absolument des parkings au pied de la Cité? etc... etc... etc... Tout tourne autour du commerce avant le monument et c'est cet ordre qu'il faut changer.
A mon humble avis c'est le monument qui devrait imposer des normes et non pas l'inverse. Nous avons toujours un bijou extraordinaire, un diamant. Hier une cité vivante, accueillante, un monument habité. Aujourd'hui des commerces qui essaient de tirer le maximum de cette mane touristique pour survivre à peu de frais et avec le moindre effort.
Nous ne pouvons qu'être d'accord avec l'ami Martial Andrieu qui, avec sa fougue habituelle, sa passion, a fait une pétition contre un certain délabrement de la Cité.
Y avait-il autre chose à faire? Je ne pense pas! Ce qui m'inquiète, c'est la récupération politique faite de cet état de fait, état qui n'est pas récent et qui existe depuis de nombreuses années.
Les municipalités qui se sont succédées n'ont pas su prendre à bras le corps les problèmes et les décisions qui s'imposaient lorsqu'il était encore temps de le faire. L'avis de la population et non pas des seuls commerçants aurait pu être pris. Sans être un partisan de Yaquafaire, un retour en arrière est aujourd'hui impossible. N'abandonnons pas notre cité, luttons pour elle.
En souhaitant, en espérant qu'un dialogue avec les Carcassonnais en général, les citadins en particulier puisse être rétabli, (s'il a été un jour établi) car je suis persuadé que de nombreux problèmes pourraient être résolus au moindre coût, un exemple tout simple mais Ô combien important: la propreté.
Ne me dites pas qu'avec les moyens que nous avons il n'est pas possible de nettoyer progressivement les accès, les lieux le plus fréquemment visités.
Ne me dites pas qu'il est impossible d'obliger les voitures empruntant les lices de passer sur l'axe médian pavé et de laisser ainsi les lices reverdir.
Ne me dites pas que des activités telles que les chevaliers ne pourraient pas se dérouler dans les premières lices( voir photo ci-dessous) laissant ainsi le passage aux touristes et promeneurs qui au niveau du théâtre doivent interrompre leur circuit pour rejoindre la porte d'Aude.
Ne me dites pas que les personnes ne peuvent pas gérer leurs ordures comme le font tous les particuliers et respecter la réglementation existante.
Ne me dites pas que l'on ne peut pas trouver un lieu pour créer des toilettes publiques accessibles à tous et pourquoi pas payantes s'il le fallait mais surtout propres.
La liste n'est pas exhaustive mais ces quelques mesurettes donneraient déjà une vision différente de la Cité.
Cher Antoine,
RépondreSupprimerMerci dee donner raison sur le fond, mais il n'y a pas de récupération politique. Personne n'y a intérêt car ils sont tous responsables à droite et à gauche de n'avoir rien fait depuis des années. Pour tout ce que vous dites avec justesse, il y a des lois et des arrêtés municipaux. Il suffit de les faire appliquer!
Martial Andrieu