mardi 12 mai 2009

La Vigne 2

Puis les machines sont arrivées, les tracteurs, de petits tracteurs à cause des plantation étroites faites pour le passage d'un cheval, de petits tracteurs à chenille anglais de marque Ransome avec attelé un cadre comportant jusqu'à cinq charrues qui permettait de labourer en une seule fois la rangée, de petits tracteurs à roues de marque Holder qui ont envahi les vignes. Puis progressivement on a planté des vignes plus larges de deux mètres à deux mètres cinquante pour faciliter le passage de tracteurs plus gros avec leurs appareils attelés. La viticulture vivait sa révolution mécanique, fini la machine à sulfater sur le dos de marque Vermorel: la pompe à pression était actionnée avec la main droite et la main gauche était utilisée pour asperger le feuillage d'une bouillie Bordelaise ,bien bleue, pour bien marquer, il fallait passer des deux côtés de chaque souche et répéter le traitement tous les huit jours dès la sortie des bourgeons et cela jusqu'à la fin du mois de juin, sans oublier un traitement vers la mi- juillet et la mi-août à cause des orages. Du temps du cheval et de la machine à dos on est passé à la traction , appareil tracté de 150 à 200 litres avec des bras qui comportaient des buses pour disperser la bouillie, c'était également une Vermorel. Les premiers traitement au soufre était fait avec un appareil que l'on appelait la "Soufrette"c'était une petite boite d'un litre environ environ, percée que l'on agitait comme une grosse salière sur chaque souche, les matinées sans vent. Certains vignerons traitaient la nuit éclairés par des piles, le 2ème et 3ème traitement se faisait soit à la machine à dos soit avec une Vermorel traînée au début par le cheval remplacée ensuite par le tracteur. Ces appareils étaitent portés c'est à dire fixés sur le tracteur. Auparavant les bras pouvaient être portés par le cheval, sur le dos du cheval, de chaque côté étaient fixés deux récipients remplis de bouillie, sous pression, deux lances arrosaient le feuillage.

Le travail du sol était devenu plus rapide grace au tracteur. le pied des souches travaillé avec une charrue décavaillonneuse, soc déporté qui passait sous la souche a été remplacé par la décavaillonneuse mécanique créée par Egrettier de Narbonne, puis hydraulique par les Allemands: les interceps et des Bourguignons les Boisselet, l'appareil entre les roues évitait de se tordre le cou pour surveiller ce travail délicat qui pouvait arracher la souche.

L'apparition de la machine à vendanger en a laissé plus d'un septique, comment une machine pourrait cueillir la grappe??,Plusieurs systèmes sont apparus sur le marché, un seul est resté le secouage: de longues tiges souples tapent sur le feuillage et leurs vibrations font tomber le raisin transporté sur un tapis roulant et versé dans une benne vidée à son tour pour l' acheminement de la récolte à la cave. certaines bennes sont munies de pompe qui refoule le raisin par un tuyau directement dans la cuve. Pour ce travail un seul homme suffit, 2 heures par hectare sont nécessaires , rapidité et cout nettement inférieur à la récolte manuelle..... pour un exploitant le choix est vite fait. Machine à vendanger

pressoir Vaslin et foulo pompe

Mais on n'entend plus , dans les vignes , les chants et les rires des colles, remplacés par le bruit sourd de la machine, fini le Dious Va Vol. on ne peux plus mouster le vendangeur novice qui oubliant une grappe était barbouillé avec celle ci. Fini le cliquetis du pressoir dans la cave dès la récolte terminée et qui réunissait tous les bras de la famille et des voisins venus donner la main à serrer la vis pour extraire le plus possible de jus.



la Colle " Los Ciutadins" chez le Seigneur des lieux " Los Albarels "

Si certaines années la récolte peut être importante, il arrive de temps en temps que la gelée ou la grêle emporte une partie de la récolte voire une récolte entière comme en 1977 et malgré les assurances on ne retrouve jamais la rentrée d'argent espérée. les périodes critiques se situent en Avril Mai avec leurs saints de glace. le 23 avril St Georges, premier des quatre cavaliers, puis Saint Marc le 25, suivi de Ste Croix le 3 mai et St Jean Porte Latine le 6 mai suivent les saints de glaces le 11 mai St Mamert, St Pancrace le 12 mai et enfin St Servais le 13 ami.

Dans certaines familles on allumait une bougie et brulait du laurier béni lors des fêtes de Pâques. Parfois au village une personne pouvait par ses prières écarter le mauvais temps et l'on voyait les nuages dévier d'un côté ou d'un autre. on consultait de bonne heure, le matin, le ciel à un endroit déterminé , dans un village ce lieu s'appelait le "trou de Madame"et de là on pouvait deviner, prédire le temps de la journée.
Les gelées sont la conséquence de nuits trop fraiches parfois en dessous de zéro, les jeunes bourgeons sont gelés et le réchauffement trop rapide du soleil les brule. Le bourgeon devient alors marron et sèche, il reste le contre bourgeon, mais celui ci ne porte pas forcément de fruit. les gelées ne sont pas couvertes par les assurances; Dès la grèle passée des experts en assurances parcouraient les vignes pour déterminer le pourcentage de perte et déterminait l'indemnité à percevoir. la taille de la vigne , qui suivait, est souvent conditionnée selon les dégats occasionnés.

la taille de la vigne a beaucoup évolué, de la taille en gobelet ( plusieurs bras sur la souche) on est passé à la taille Guyot, un seul bras avec un ou deux coursons et un long bois, la souche est plus plate ce qui facilite le passage des engins. la taille en cordon de Royat est à la mode, deux bras horizontaux avec des coursons de part et d'autre. cette dernière taille facilite la prétaille avec des machines. Le sécateur électrique ou pneumatique permet de gagner du temps et facilite la taille. Pour remplacer des souches, il fallait faire de grands trous à la pioche, aujourd'hui des tarières portées sur tracteur désouchent sans effort et préparent le sol pour le remplacement. Si autrefois on greffait sur place (dans la vigne sur plan américain) maintenant des greffes soudées sont plantées directement avec des résultats certains.

Les sarments , résultat de la taille qui a lieu dès la mi novembre à Pâques, étaient ramassés à la main. les femmes revêtues de longues blouses blanches faisaient des fagots que le boulanger utilisait pour son four moyennant une compensation en nature. Elles faisaient aussi de petits fagots appelés " boufanelles" qui servaient à démarrer le feu le matin. les souquets (petits bras de souches) ainsi que le pisse vin ou long bois étaient utilisés pour faire des grillades.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

" Los Ciutadins " Une association, un blog pour la défense de notre patrimoine la Cité.
A vos claviers vos commentaires sont les bienvenus
Merci Anton de Ciutad