mercredi 29 avril 2009

Troubadour Mir Bernat (traduction du poème)

Traduction du poème ( le seul connu) de Mir Bernat

Mir Bernat puisque je vous ai rencontré
à la Cité de Carcassonne
sur une chose dont je suis en peine
je veux avoir recours à votre jugement
d'une Dame j'ai la moitié
mais je ne suis pas bien fixé
sur ce qui me vaut le mieux du bas ou du haut.

Sifre, je suis heureux de votre arrivée
puisque vous m'avez demandé conseil
je vous le donnerai bon
car j'y réfléchis très profondément
sachez en toute vérité
que si vous m'en croyiez dans cette affaire
vous prendriez certainement du côté du bas.

Mir Bernat, vous êtes bien désagréable
de ne pas me répondre
vous aimez mieux la Dame du côté du bas
et je vous ai entendu dire où
que le Roi Jésus ne m'aime plus
si je ne la prends du côté du haut,
là où elle taille ses cheveux

Sifre vous laissez le meilleur et le plus important,
et ce que chacun aime le mieux
selon la nature et la coutume
que suivent tous les bons amants dans le monde,
il vaut mieux le bas que le museau
et vous trouverez certes, et je ne m'en excuse pas,
que personne ne répond plus à propos que moi sur ce point.

Mir Bernat, peu s'en faut que je ne me mette en colère,
car vous me répondez avec des grossières paroles
et vous prisez beaucouip plus cette partie
qui est fatale aux amants et aux maris
mieux vaut une gentille caresse,
mieux vaut embrasser, caliner, baiser
la bouche, les yeux le visage et le front

Sifre, ne croyez pas que je ruse
ni que je laisse le mieux pour le pire
car tous les jours j'embrasse et je baise
mes frères , mes cousins germains ou seconds
mais sur ce point je dis sincèrement
que l'amour nait d'autant mieux
de cet endroit qu'on le cache davantage.

Mir Bernat, je vous ai proposé ce jeu parti
et je vous tiens pour bafoué
car suivant le conseil du mari
afin qu'il me fasse bon visage
j'ai choisi du côté du haut
et je vous ai laissé la partie
qui ne pouvait me rendre heureux.

Sifre, vous vous êtes trompé
comme un mauvais chevalier,
vous entreprendrez difficilement grandes prouesses
puisque par crainte des grognements du mari
vous avez abandonné le côté
qui ravit les bons amants
et réjouit le coeur de chacun.

Traduction de René Nelli

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