La porte d'entrée principale de la Cité, appelée porte de Madame Carcass par nos érudits, savants locaux, fut modifiée malgré leur opposition. La construction d'un pont levis avec un tablier de bois et de lourdes chaînes décoratives car non fonctionnelles, était ce que devait être dans l'imagination de notre architecte, l'entrée d'un château fort entouré d'un fossé rempli d'eau, ce qui ne fut jamais le cas à la cité de Carcassonne.
Photo archives Nationales
Dans un compte rendu de la Société, Monsieur Jourdanne décrit la visite faite à la Cité par la Commission nommée, à l'effet de s'assurer du genre de réparation que la ville devait opérer à la porte d'entrée située à l'ouest et désignée sous le nom de Porte de Madame Carcass: pour le moment la commission est d'avis qu'il n'y a rien à démolir à la Cité.
Constatant que la restauration est irréprochable certains, cependant, se posent la question de savoir si ces travaux devaient être entrepris? Parfois les opinions émises sont assez virulentes et violentes.
Mr Verneilh dit (Février 1899) : " En matière des restaurations il faut distinguer:
- entre les édifices qui ont une utilité et une destination actuelle qui servent à quelque chose comme les églises et les château habités
- et ceux qui se recommandent que par leur intérêt historique et archéologique.
Dans le 1er cas rien de plus naturel que de restaurer et d'achever mais dans la seconde à quoi bon?
On ne pense pas à remettre dans leur état primitif le Panthéon, le Colisée et les Temples de Paestum"
" Émettons le vœu, Messieurs, que les travaux se bornent à l'avenir aux choses indispensables de déblaiement et de stricte consolidation ....... sans quoi, après 2000 ans, la Vénus de Milo repolie, retrouvera ses bras, dont elle sait si bien se passer pour être belle. Les rides ne siéent pas plus aux ruines qu'aux vieillards, en se replâtrant, ils cessent les uns les autres d'être respectables."
