Comment ce fais-ce ?
Après une élection, que l’on gagne ou perde, on se réveille avec une gueule de bois ;
Vous voyez, cette langue pâteuse qui tarde à vous donner le bon goût de la journée ;
Cette gourmandise qui naît, en principe,  dés le petit déjeuner ;
Non, que l’on ait gagné ou perdu, que l’on ait  la trique ou le coup de bambou
La langue est chargée et on s’en explique mal ;
Peut-être un phénomène naturel lié à l’amertume des joutes passées ?
Une campagne, c’est long, souvent tendu, on doit répondre aux attentes perdues
Et boire le coup s’il vient de bon cœur, ce n’est pas de refus
On mange aussi, souvent à contretemps, il faut bien prendre le temps de déranger les gens
C’est une fois tous les six ans et certains ne sont même pas contents
D’autres oui, ils peuvent en profiter pour boire le coup gratis, c’est à l’heure de l’apéritif  
Que ce tourbillon s’arrête les résultats connus
Soit, quoi de plus bête ?
De là à ce que l’on soit  heureux ou déçus, peut-être
Mais la gueule de bois, je ne le comprends guère.
A moins que le réveil soit aussi celui de la conscience
Que quelque soit le résultat, chacun mesure le pas qu’il a fait
Alors qu’accroché à ses habitudes il  a osé s’approcher de la servitude
Celle de l’intérêt général, du pouvoir, du Graal
Celle qui valorise la sincérité et le courage, d’être candidat à prendre des baffes
Celle qui autorise chacun, fort de t’avoir donné sa voix
De te crier dessus chaque fois que tu le vois…
Oui, peut-être, que cette conscience secrète, sécrète des enzymes pâteuses
Cela n’explique pas que celles-là même   se trouvent chez le battu
Qui n’a pris seulement conscience de ce qu’il croit avoir perdu
Sa fierté, son orgueil, alors que lui, il a eu le courage de se lever et d’y aller
Alors que toi qui te targue  seulement de le regarder, qu’as-tu fais, tu l’as encouragé
Faux-culs, fausse tombe, tu lui a laissé croire que c’était sans danger
Et maintenant le voilà, ce matin du 24, devant son journal désabusé, le résultat tombe
Il faut attendre qu’il se réveille et s’aperçoive qu’en somme
Les choses sont ainsi faites dans ce monde qu’il y a une place pour chacun
Et à chacun de faire en sorte qu’ayant trouvé la sienne, il  y soit bien !
Bonne chance aux élus…et attention,  c’est notre pognon quand même !
Et bonne cuites aux battus, pour ta bouche pâteuse, tu ne te poseras plus la question.
Vivement les prochaines élections.