mercredi 30 août 2023

article La Dépêche du Midi 22 août 2023

Toutes réponses sérieuses et argumentées seront publiées dans leur intégralité dans le blog Los Ciutadins.


Article la Dépêche du Midi du 22 août 2023


Pour ceux qui l’ignoreraient encore, la Cité de Carcassonne est un site habité. Depuis de nombreuses années, la cohabitation entre résidents à l’année et noctambules pose débat. La problématique n’est pas uniquement de leur fait mais concerne également hôtels, gîtes, riverains de la Cité plus largement tous ceux impactés par les excès sonores. Tout a débuté il y a de nombreuses années avec l’ouverture d’un établissement, bar dit musical ou à ciel ouvert porte ombrage à la sérénité de ces vieilles pierres historiques dans le quartier du Petit puits et de la rue du Plô. Depuis trois ans, l’implantation de deux autres établissements dans ce mini périmètre n’a fait qu’amplifier le niveau sonore jusqu’à deux heures du matin. Le signalement par le voisinage auprès des autorités n’avait jamais abouti dont une pétition en 2021 et les riverains se sont résignés à subir des nuisances sonores au quotidien pendant les saisons estivales de la mi-juin à la mi-septembre essentiellement. Fort de cette situation pouvant générer des troubles à la santé publique, un certain nombre d’habitants ont alerté une nouvelle fois les services de la mairie début mai. Le maire Gérard Larrat lui-même a convenu que ces faits étaient devenus inadmissibles. Un recours auprès du service communal d’hygiène de la ville a permis de procéder à un premier contrôle de relevés des mesures acoustiques visant à quantifier le bruit. Celui-ci a fait l’objet d’un procès-verbal d’infraction le 7 juillet.

Des contrôles sonores réguliers

Auparavant les exploitants avaient été reçus en mairie par Placide Arias, l’adjoint en charge de la sécurité, mandaté par le maire en vue de prendre les dispositions nécessaires et transmettre l’étude de l’impact des nuisances sonores (EINS). L’élu commente : "La situation n’est pas facile. On essaye de tout mettre en œuvre pour que tout se passe au mieux. Concilier n’est pas chose aisée mais nous y travaillons avec la police municipale : rappel de la réglementation, obligation d’enregistrement du niveau sonore.". Un second contrôle malgré les sensibilisations a constaté une émergence de bruits non conformes à nouveau. Plus tard une réunion avait lieu entre les différentes parties prenantes de ce problème (police municipale, sécurité publique de l’Aude, élus, association des commerçants, CCI) ou une nouvelle fois les règles concernant la tranquillité du voisinage avec le rappel de sanctions éventuelles et de contrôle de police au quotidien ont été édictées. Des riverains qui n’en peuvent plus. Telle une personne de plus de 90 ans au centre de ce triangle très bruyant, un fils qui lors de ses séjours en villégiature dans sa famille est contraint de louer une chambre aux pieds de la cité pour pouvoir dormir ou encore cet investisseur ayant fait l’acquisition là d’un bâtiment qu’il a rénové en chambres d’hôtes et victime de commentaires "malveillants" sur les réseaux sociaux mettant en péril son entreprise. Affaire à suivre.

Dictons et expressions occitanes

 

DICTONS ( 2ème partie ) et expressions occitanes


Tant avança la millauca , coma lo que còrrits e que sauta

«La limace arrive aussi bien au but que celui qui se précipite» – Allusion à la mollesse, au manque d’ardeur au travail.

L'aze de pauletou ne portario de mai poulidos

«L’âne de petit Paul en porterait de plus belles» ( moquerie )

Un estron bolhit al cap d'un bròc

Littéralement: «Un étron bouilli au bout d’un bâton» ( Moquerie: «moins que rien»)


- Es pas de Donaza

«Il n’est pas de…» Allusion au village de Donnazac – Jeu de mots: qualifie quelqu’un de pingre, qui ne donne pas facilement ( Tiré de l’œuvre d’Achille Mir «Lo lutrin de Ladern »)

Un grand despenja figas

«Un grand décroche figues» : quelqu’un de très grand

Fai tira Marius la cavala se néga

«Fais tirer, Marius, la jument se noie»- Un ordre finissant en plaisanterie.

Lo diable es a las vacas

« Le diable est aux vaches»Tout va mal, c’est la panique, la pagaille (expression plaisante, moqueuse )

A pas d'èime pels dimenges )

«Il ( ou elle ) est dépourvu de bon sens, même les dimanches ( jours où on étale ses richesses!». Qualifie quelqu’un de très sot.

Y a un temps que trempa e un que destrempa

«Il y a un temps qui trempe et un qui détrempe»: une façon de dire que les choses peuvent changer.

La virada del Cers

Le Cers est un vent de Nord- Nord- Ouest qui parfois se met brusquement à souffler après une période de vent Marine ( le vent tourne, vire ) généralement avec d’importantes et brèves chutes d’eau.


de malicia de vent

«De la malice de vent»: il fait plutôt beau mais il tombe une petite averse: c’est un vent malicieux qui l’envoie.

Los toregats, las provencalas, los torbegans

Cumulus porteurs d’orages


samedi 26 août 2023

La muraille antique de Carcassonne en images

 Première mention écrite: An 333

(Historique détaillé dans les articles du 20 et du 21 août)



















Photographies Fabienne Calvayrac







mardi 22 août 2023

Proverbes d'autrefois

 


Provèrbis d’autres còps


Pertot las galinas gratan endarrièr

Tot rainal que dormis la matinada a pas lo morré plumos

Quand l’Aric porta capel, preni garda pastorel

Quand lo trauc de madama es escur, aven la pluèja al segur

Qui demora jos son cobèrt, se res no gagna res no perd

Luna mécruda e fenna mostachuda, cada cent ans ne caldra pas veire una

Tota féda que bela perd un mossec

Arquet del matin, faïs lo leit e tornos y ; arquet de la serada fa torna lo boièr de la laurada.

Quand Nadal s’ensoleilha, Pasquas s’estorreihla

Per un pun Marti perdèt l’ase

Qui canta son mal espanta

Fas y pla Bertran, té va rendra en cagan

Per la santa mataléna la nouga es plena, lo rasin baïrat, l’aousel a foro nisat

Bal maï un pétit dégourdit qu’un gran estabouzit

Una petita mousca fa péta un bel aze



lundi 21 août 2023

La Via Aquitania (suite 2)

 

Sur la colline de la Cité, les légionnaires construisaient d’abord un castrum romain, un de leurs célèbres camps, protégeant dans la suite une ville commerciale moyenne, qualifiée en 77 de n. è. d’oppidum latinum, donc ville du droit latin, par Caius Plinius Secundus, Pline l’Ancien, procureur impérial (23-79 de n. è.) dans son Histoire naturelle. Par le rapport de l’Anonyme de Bordeaux, un pèlerin en route pour Jérusalem, nous savons que, en 333, Carcassonne est maintenant un castellum, donc entouré des remparts, dont nous trouvons toujours des éléments à la Cité.



Les fouilles archéologiques réalisées dans la Cité attestent de l’expansion et de planifications urbaines du plateau au début de l’Empire : on a trouvé plusieurs structures d’organisation urbaine bien distinctes. Il y avait mêmet un Amphithéâtre en bas de la colline (au III° siècle de n. è., la ville romaine s’étend non seulement sur la colline de la Cité mais aussi au pied de celle-ci, autour de la voie d’Aquitaine).



Reconstitution vraisemblable de Carcassonne vers 300 de n. è.

(LANGLOIS G . 2006)


Le castellum disposait des deux artères habituelles, cardo (axe nord-sud) et decumanus (voie orientée d'est en ouest). Ce dernier reliait dans un camp romain la Porta Praetoria (la plus proche de l'ennemi) à la porta decumana (la plus éloignée).

À la croisée du cardo et du decumanus de la Cité, on trouvait le forum avec un temple et des boutiques.

De nos jours, nous retrouvons encore deux des portes antiques : la Porte d’Avar, percée dans la courtine attenante de la tour d’Avar et l’autre cachée à côté de la tour Pinte dans la cour du Midi du château.



Une dalle de béton dans la cour d’honneur du château cache les vestiges d’une domus, maison de ville romaine, avec une belle mosaïque (I° siècle av. n. è.) :







Photo

F. CALVAYRAC


Des témoins de cette époque existent toujours dans l’entourage de Carcassonne concernant des villas, domaines ruraux, soit dans un nom, comme p.ex. CAZILHAC, Casiliacum, domaine de Casilius ou, comme à Montredon, dans les vestiges d’une villa remarquable (également du I° siècle av. n. è.). Devant cette villa, quasiment au sommet de la colline de Montredon, se dressait un tombeau monumental. Seuls de très rares monuments funéraires possèdent une crypte. Ils appartiennent à la catégorie des tombeaux-temples et se situent à l'est de la Méditerranée, notamment en Grèce où l'on répugnait à laisser les morts dans des réceptacles aériens. Ils sont généralement en grand appareil et datés, pour les plus anciens, de la période hellénistique. Ce mausolée est donc le seul connu en France à présenter une crypte construite en grand appareil, fait exceptionnel pour la partie occidentale de l'empire. Cette construction et le fait qu’elle était visible à partir de la Cité, nous laissent imaginer que cette villa appartenait à un général romain qui, en service, était passé par la Grèce et qui occupait plus tard un poste important dans la Cité…

dessin INRAP


Le premier nom d’un Carcassonnais que l’histoire a retenu, est celui de Caius Julius Niger.

Fils de Caius de la tribu des Volques, il fut incorporé dans l’armée romaine, comme beaucoup de soldats originaires de la région. Pendant 17 ans il servit dans la 2° légion d’Auguste (créée en 43 av. n. è.) jusqu’à sa mort à 45 ans sur les bords du Rhin (vers 40 de n. è.). Sa cippe funéraire fut trouvée en 1769 près de Mayence (Allemagne) ; vous en trouverez un moulage au château de la Cité.


Et la vie à Carcassonne suit son cours sous la domination et l’administration romaine jusqu’à la relève par les Wisigoths, qui, après la mise à sac de Rome en 410 av. n. è., s’emparent de la Gaule narbonnaise et aquitaine. Entre 413 et 435 Carcassonne était parfois occupée par l’armée romaine et ^parfois par celle des Wisigoths. À la suite d’un traité de paix signé entre l’Empereur Valentinien III et le roi Wisigoth Théodoric Ier, Carcassonne tomba sous le contrôle des Wisigoths vers 439. La ville devint alors l’une des cités de la Septimanie wisigothique.


Jean-Pierre OPPINGER


Sources :

- PASSELAC M., Carcassonne Romaine, SESA Tome XCIX, 1999

-- Carcassonne au Bas Empire romain | Paratge (wordpress.com)


dimanche 20 août 2023

La Via Aquitania (1)

 

La Via Aquitania..

carte Eric Gaba (Wikipedia)

Cette voie est construite d'après des tracés existants dès le II° siècle av. n. è. ; dans les villes qu'elle traverse, elle est, comme toutes les voies romaines, pavée ou dallée, mais la plupart du temps, c'est un chemin en terre battue sur des couches stratifiées de gravier et de cailloutis. C’est un axe émergeant par l'essor du commerce des vins Italiens, puisque rapidement, la culture de la vigne s’étend. Et si les Grecs, initiateurs des vignes sur notre sol, nous ont donné le goût de la vigne, les Romains, eux, en ont fait le commerce.

Et ainsi naît dans la suite la colonia Julia Carcaso qui s’étend sur la partie occidentale du bassin audois avec le chef-lieu Carcaso Volcarum Tectosagum, Carcassonne de la tribu des Volques Tectosages (nom du peuple gaulois implanté à cette époque dans la vallée de l’Aude et de la Garonne) : Carcassonne est romaine pour 400 ans.


Non sans mal et après de nombreux combats face aux Celtes, Rome s'est rendue maîtresse de la Gaule cisalpine (Nord actuel de l'Italie) pour l'essentiel au III° siècle av. n. è. ainsi que d'une grande partie de l'Hispanie.

Sous le prétexte d'une aide militaire apportée à Massilia (colonie grecque, alliée fidèle de Rome) les Romains s’attaquent à partir de 124 av. n. è. à la Gaule transalpine (Gaule au-delà des Alpes). En 121 av. n. è., sous commandement le général et consul Quintus Fabius Maximus Allobrogicus, ils affrontent une coalition arverne et allobroge au confluent de l'Isère et du Rhône. Après la défaite gauloise, le reste des territoires situés au sud et à l'est des Cévennes est rapidement soumis et érigé en province romaine. Toute la conquête de la Narbonnaise, en ses phases essentielles, militaires et diplomatiques, semble avoir eu pour but d’assurer la mainmise de Rome sur les voies traditionnelles d’échanges entre la Gaule, l'Hispanie romaine et la Méditerranée.

Vers 118-117 av. n. è., à l’instigation du général et consul Cnaeus Domitius Ahenobarbus (barbe d’airain = barbe rousse), les travaux d’une voie romaine allant de l’Italie à l’Espagne commencent : la Via Domitia, créée à partir d’un réseau de voies existantes. Cette route devait assurer les communications avec Rome et permettre l'installation et la circulation de garnisons protégeant des villes devenues romaines. La première colonie romaine de Narbo Martius est fondée sur son parcours, et Narbonne en devient la civitas, la ville principale de la Gaule narbonnaise. Bien que destinée à la circulation des légions romaines, la voie Domitienne est rapidement empruntée par les marchands.

Progressivement, la Narbonnaise s’est intégrée au système romain, non sans douleur car le poids des prélèvements est lourd. Il y avait d’abord la taxe foncière, tributum civile ou canon sur la base d’un cadastre et la capitation, capitatio humana, capitatio plebeia, qui atteignait les biens mobiliers et la personne de ceux qui n'avaient pas de propriété foncière. À côté, Rome imposait une taxe indirecte, la quarantième des Gaules, quadragesima Galliarum, dont la valeur correspondait à 2,5% (1/40e) de la valeur des marchandises exportées ou importées, prélevée par un poste douanier dans les ports.

Néanmoins il apparaît que les Gaulois se sont intégrés assez vite à l'Empire romain.

Déjà avant la conquête romaine, l’oppidum de Carcassonne est un carrefour commercial, situé sur un axe majeur d’échanges d’est en ouest et du nord au sud ; les débuts de la colonisation romaine y sont mal connus.

Ce n’est qu’après les conquêtes de Caius Julius Caesar, Jules César, et l’organisation de l’Empire par Auguste que la Via Aquitania, la voie aquitaine, fut construite à partir de 14 de n. è. pour relier Narbonne à Toulouse et Bordeau, liaison dont Carcassonne est un jalon naturel.

article JP Oppinger



jeudi 17 août 2023

La source cachée

 Les Ciutadins l'appellent "Foun Celada", c'est une source située sous les lices de la Cité, et accessible par une discrète porte dans la muraille extérieure...


La porte passée, on découvre un escalier de 35 marches descendant dans l'épaisseur de la muraille jusqu'au précieux point d'eau. Il est éclairé par 4 meurtrières donnant sur le glacis de la forteresse.










Là, sous les lices, les bâtisseurs du Moyen-âge ont construit une citerne dont la voûte fait presque 4 mètres de diamètre. 







Une ouverture au centre de cette voûte permettait de puiser l'eau grâce à une sorte de puits "sans doute surmonté d'un support avec poulie autour de laquelle s'enroulait la chaîne permettant de descendre et de hisser les sceaux".


Cet ouvrage, unique dans la Cité, a été étudié par Monsieur Henri Alaux, érudit passionné par l'histoire de Carcassonne auquel on doit de nombreux et passionnants articles.


Le dessin ci-dessous a été réalisé par Monsieur Alaux en 1989.




Photographies Fabienne Calvayrac



vendredi 11 août 2023

Les peintures murales du Donjon Vieux - Château Comtal de Carcassonne

Le Château Comtal de Carcassonne recèle de nombreux trésors qui méritent tous d'être découverts.

Parmi les plus beaux vestiges du Moyen-Âge, on peut admirer des peintures murales situées dans l'un des deux donjons, le "donjon vieux".



Photographie Fabienne Calvayrac


C'est Pierre Embry, premier conservateur de la Cité qui découvre ces peintures en 1926, dans une salle appelée "chambre ronde" (camera rotunda). 

Mentionnée dans un texte de 1158, cette salle qui est en fait rectangulaire, doit certainement son nom à sa voûte romane en berceau. Les différentes études menées sur ces peintures permettent de penser qu'à l'origine, la totalité de la pièce était décorée, mais seules les parties hautes de cette fresque ont résisté au temps.



Photographie Fabienne Calvayrac


Les scènes que l'on peut admirer dans ce donjon représentent des combats entre chrétiens et musulmans, et donnent lieu à différentes interprétations telles que les croisades en Orient, la Légende de Dame Carcas ou encore l'affrontement entre Roland et Ferragut.

Les pigments utilisés, chers et rares, montrent la richesse des Trencavel, seigneurs de Carcassonne.
Ainsi, les artistes ont employé pour les tons de bleu du lapis-lazuli mélangé à de la calcite, ainsi que de la turquoise, des oxydes de fer pour les jaunes et les marrons, des ocres naturels, du blanc de Saint-Jean, obtenu avec du carbonate de chaux broyée etc.

Outre les personnages, les animaux sont également représentés (chevaux, échassiers, animaux merveilleux...), ainsi que des fortifications.

Ces peintures, uniques dans l'Aude, auraient été réalisées au cours de la deuxième moitié du XIIè s. ou au début XIIè s.

Pour info: 
L'entrée du Château Comtal est gratuite de novembre à avril tous les premiers dimanches du mois.
Bonne découverte à tous !

Fabienne Calvayrac




Photographie Fabienne Calvayrac


Pour en savoir plus:

Olivier Errecade: "Roland contre Ferragut ? Etudes des Fresques du Château Comtal de Carcassonne" - Archéologie du Midi Médiéval, 2003, tome 21, p 107 à 114

Gauthier Langlois: "Dame Carcas et les origines légendaires de Carcassonne" - Histoire de l'Antiquité à nos jours. Hors série juillet 2019, n°56, p 6 à 11.







samedi 5 août 2023

Livre Dame Carcas, une légende épique occitane

 

Dame Carcas, une Légende épique occitane

Voilà sept ans que Dame Carcas défend la ville de Carcassonne assiégée par Charlemagne. Sur le point de capituler, elle imagine un astucieux stratagème pour renverser la situation… Tel est le début d’une légende qui captive depuis des générations petits et grands.
Laissez-vous entraîner dans une passionnante enquête à travers le légendaire européen pour explorer les origines et le sens de cette histoire.
Suivez les traces des conquérants de l’Antiquité, des chevaliers et des troubadours du Moyen Âge sur les chemins de Saint-Jacques...
Et vous découvrirez Carcassonne d’une manière originale et inoubliable !


mardi 1 août 2023

La chapelle Sainte-Marie du Château Comtal

 


Située dans l'angle Nord-Ouest de la Cour d'Honneur du Château Comtal, la chapelle Sainte-Marie était un édifice roman dont la première mention écrite remonte à 1161.

En 1986, à l'occasion d'une fouille de sauvetage dans ce secteur, les archéologues Dominique Baudreu et Laurent Schneider mettent au jour une vingtaine de tombes réparties aux deux extrémités de la nef de l'édifice.

Creusées dans une couche associant des éléments protohistoriques, antiques et médiévaux "ces sépultures présentent l'originalité de ne concerner que des enfants ou des nouveaux nés à une seule exception près".


L'existence de la chapelle était connue depuis des travaux effectués dans les années 1920, mais la découverte de ces petites sépultures d'enfants donnent une dimension humaine émouvante à l'édifice qui fut détruit au XVIIIème siècle pendant La Terreur.

Initialement dédiée à Sainte-Marie, la chapelle fut ensuite dédiée conjointement à Saint-Balise et à Notre-Dame. Comme on peut le voir sur les photos suivantes, elle avait été construite directement sur le sol mosaïqué d'une domus antique datée des dernières années du 1er siècle avant Jésus-Christ.



Ce lieu exceptionnel du château Comtal a longtemps été ouvert au public, jusqu'à ce que, en avril 2006, elle soit fermée et interdite à la visite. 
Décision prise pour des questions de sécurité, justifiées, compte-tenu de l'état déplorable de la dalle de béton qui la protège...

Photographie des sépultures: Dominique Baudreu
Photographies des fondations de la chapelle: Fabienne Calvayrac