samedi 9 janvier 2016

Ville Basse? Ville Haute? Bastide ou Cité


C'est un dialogue entre deux amis, que j'estime beaucoup, Michel et Robert, qui discutent au sujet d'une photographie de la Bastide et de la ville prise de la Cité. Un dialogue savoureux qui montre leur amour pour cette ville de Carcassonne .





prise de la ville haute??? 


ou la Bastide depuis la Cité (je préfère), je n'aime pas ce mépris vis à vis de la plèbe de la Bastide!





J e m'attendais à une réaction...C'était de la provoc. Mais autrefois c'est ainsi qu'on désignait la Bastide.. Les Basses-Pyrènées, les Basses-Alpes, en ont eu marre de n'être pas à la hauteur dans ce bas monde. Si je peux me permettre un rapprochement, considérons le personnage "Ruy Blas " ( nom inventé par V.H. ) : il représente à la fois le peuple, qui se trouve " en bas "et aime une reine qui se trouve être " en haut "- Ruy = nom noble < Rodrigo; Blas = nom de roturier < Blaise. Quant à " la plèbe",proportionnellement aux populations, il y a certainement plus de gens qui bossent, à la Cité qu'à la Bastide. Et plus de "bourgeois " à la Bastide qu'à la Cité. Tout le monde voudrait être grand ( par la taille ), sauf ceux qui s'en fichent. L'avantage , lorsqu'on est de taille moyenne, c'est que personne ne sait s'il faut vous traiter de grand con ou de petit con, le cas échéant. Napoléon 1er, Victor Hugo, Adolphe Thiers mesuraient 1m,59 . De Gaulle, 2m 05. Lorsqu'on lui a présenté le grand Charles, tante Yvonne aurait dit en aparté : " Dans les immeubles élevés, le dernier étage est souvent le plus mal meublé ".Entre nous et en l'occurrence, elle se trompait bien. Sarkozy porte des talonnettes Hollande, qui est de taille comparable, n'en met pas .Lequel des deux se montre-t'il le plus convainquant ? Ne peuvent répondre à cette question que les gens qui sont de parti pris....... Fin de mes divagations vespérales. Bon appétit, Michel. Je me mets à couvert dans l'éventualité d'une redoutable riposte! Mais il faut voir les choses positivement, quand "la parole circule", cela ne peut qu'enrichir le débat.



 Nous avions une carrière à ciel ouvert sur le tumulus que je peux aussi qualifier d'oppidum. Un parisien, sûr de détenir la vérité s'empressa de déloger les pauvres des habitations des lices, et de reconstruire une double enceinte avec des créneaux tout neufs, des toits en ardoise ramenées du Massif Central à grands frais, des gargouilles copies de N.D de Paris...Certains le vénèrent! Les riches marchands-fabricants s'installaient dans de magnifiques hôtels particuliers dans la bastide avec jardin surélevé, étage pour les domestiques, écuries, et garages pour les voitures à chevaux, la "Grand-Rue" portait bien son nom, de l'Orient à l'Occident! Elle vivait dans les années 55/65, les commerçants ne regardaient pas la montre pour partir à Palaja, Cavanac, Villemoustaussou ou Villegailhenc dans leur villa avec piscine, ils vivaient au dessus de leur magasin ou échoppe et en retard on pouvait acheter une paire de chaussures chez Perxachs à 19h15! Le camion du laitier portait le lait frais chez Labécède à 6h30, les boueux ramassaient les poubelles juste après, on lisait le journal du voisin coincé à la poignée, les camions de primeurs des Trottes livraient fruits et légumes...La vie sociale existait de 6h à 21h dans une ambiance villageoise sympathique! Oh! que la Bastide était jolie!



J'ai vu un grand chien que son maître avait dressé afin qu'il aille lui prendre son journal au kiosque,rue de Verdun, et même lui prendre son lait chez le crêmier dans un petit bidon dont il tenait l'anse entre ses machoires. Je voulais terminer en évoquant mon grand ami Claude Fil, fils du grand Jules, qui s'amusait à dire : " J'aurais voulu être un haut landais et je n'étais qu'un bas varois ". Quant à Viollet, qui n'a pas violé que le duc, que seraient devenues les masures bàties entre les lices avec les pierres de murailles en ruine ? Les toits en ardoise m'ont courroucé. Et le tic et le toc ! Mais nous n'arrètons pas de nous extasier devant cette cité qui n'a de médiéval que le nom et quelques mètres d'authenticité qui ne nous engageraient guère à sortir nos appareils photo.



Coincé entre les "neo-ciutadins" suffisants d'habiter un lieu historique mais ignorants qui sont nos ancêtres les volques tectosages et l'aristocratie du commerce local (chaussures, vêtements..) ou la bourgeoisie déclinante du siècle de l'industrialisation (manufactures de draps, megisseries et tanneries, fonderies, matériel agricole et viticole..), pour s'élever, il n'y avait que les bancs de l'école laïque avec les instituteurs en blouse qui me jouaient Mozart sur leur violon (Jean Jaurès) et le lycée Paul Sabotier pour faire ses humanités (latin-grec) tout en jouant aux Mathématiques Elémentaires!






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