vendredi 12 février 2010

Un Citadin raconte 1er récit

Tant que la mémoire reste fidèle j'écris ces souvenirs d'un jeune Citadin " monté" à Paris comme beaucoup d'autres exilés provinciaux.

Il n'est pas vain de raconter que la vie à la Cité était celle d'un village, différente de la vie dans la bastide. La police n'y venait jamais ou que très rarement parceque les problèmes qu'il pouvait y avoir se réglaient " en famille". Les familles d'ouvriers y habitaient comme à la Trivalle et à Saint Gimer où les loyers n'étaient pas trop élevés. Pas ou peu de confort, les maisons n'étaient chauffées l'hiver qu'avec une cuisinière qui servait à faire chauffer les repas. Les salles de bains réduites à la plus simple expression où un seau d'eau accroché au plafond avec une pomme de douche qui s'ouvrait avec une chaîne, lorsqu'il y avait une salle de bain, l'évier servait  très souvent de lavabo et la douche n'était prise qu'aux douches municipales.
Vers  1950 le SMIG avoisinait les 300f mensuels ( 30.000 anciens francs) 10f par jour c'était une somme!!!!.
( pour se faire une idée début de l'année  1968 le Smig  était de environ 500F pour après les évênements atteindre la somme astronomique de 1100F)
Il fallait une année de travail pour pouvoir acheter une voiture Renault 4L avec 3 vitesses, 6 volts.
Comme il n'y avait pas trop de travail dans la région beaucoup étaient obligés de quitter leur famille et de s'expatrier , de monter soit à Paris soit aller dans les grandes villes industrielles, où bien passer un concours de fonctionnaire qui vous envoyait directement pour de longues années dans les brumes parisiennes ou nordiques. Sinon on devait entrer en apprentissage chez un patron pendant trois années. le salaire des apprentis n'était pas obligatoires et le patron donnait ce qu'il voulait et quelque fois rien. quelques decennies plus tôt il arrivait que l'apprenti devait payer le patron pour que celui ci lui apprenne le métier. Les conditions de contrat étaient les mêmes du temps de Jésus Christ ( on a trouvé dans une oasis égyptienne un exemplaire de contrat d'apprentissage).....D'autres arrivaient à se faire embaucher dans la ville dans des bureaux : banques , Sécurité Sociale, sinon il fallait quitter le pays, sa région. Dans les lycées des affiches proposaient des carrières à Paris dans la fonction publique. Le Grand Sud Ouest étant un réservoir de main d'oeuvre bon marché....
Le salaire à Paris était le SMIG +10°\o , soit 550F. Sachant que la chambre d'hôtel coutait 300F\ mensuel à condition d'être à deux dans le même lit. La cantine 200F par semaine et le Week end pas de cantine. le métro quelques 30f, il ne restait pas grand chose et les voyages dans le pays rares( Le train coutait 300f environ)Mais être fonctionnaire nécessitait ces sacrifices qui duraient de nombreuses années avant un éventuel retour au pays.

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