dimanche 21 juillet 2019

Garde et défense de la Cité


Texte de JP Oppinger


Mais comment étaient organisées la garde et la défense de la Cité ?
1/ Du temps de la dynastie Trencavèl



En 1124, Bernat Aton IV Trencavèl réussit à se rendre définitivement maître de Carcassonne.
Il réorganise la défense de la Cité avec un Corps de Châtelains où il a remplacé les aristocrates locaux qui s’étaient révoltés contre lui par des hommes fidèles, capables de lui donner conseil et soutien. Ces vassaux constituent le noyau de la cour de Bernard Aton et de ses successeurs.

La Cité compte seize châtellenies liées les unes aux autres sur tout le développement de l’enceinte gallo-romaine qui forment autant de vertèbres de la défense.



Le châtelain, baron vassal, est assujetti à l’estaga (vient de l’estatga : séjour, permanence) qui comprend deux catégories d’obligations militaires.
La première est le devoir d’assurer dans son district et à la tête de ses hommes, la permanence du service de garde et de guet, concourir, au besoin, à la défense générale de la Cité et de ses faubourgs.
La deuxième concerne un engagement formel de résidence. Le châtelain doit occuper la maison d’habitation qui dépend de son office, pendant une durée qui n’est jamais inférieur au tiers de l’année. Il doit y résider en personne, entouré de ses familiers. Son temps normal de séjour varie, suivant l’importance de sa châtellenie pour la défense, du terme de base de 4 mois jusqu’à un terme de 12 mois consécutifs.

A la châtellenie est attaché l’attribution d’un fief (bien, droit ou revenu qu’un vassal tient de son seigneur). Ce fief se décompose en deux parts, situées l’une à l’intérieur, l’autre hors des murs de la Cité. La part intérieure embrasse un secteur de front de fortification avec une tour principale qui est l’emblème de l’office et qui sert de donjon à une maison d’habitation édifiée dans le voisinage de la muraille. La part extérieure du fief comprend une dotation territoriale, tirée de la redistribution des biens des insurgés. Les premiers qui furent pourvus de cet emploi et qui jouirent des privilèges sont :
Pierre de Lauran, Arnaud Pelapouil, NIchole, Bernard Pons, Pierre de Calengs, Guillaume Calmet, Pierre Pelapouil, Roger de Pennautier, Bernard de Canet, Guillaume Roger.

Le châtelain est investi par le vicomte dans la forme solennelle du contrat féodal de l’époque, documenté dans des chartes successives. La jouissance du patrimoine noble qui lui est dévolu n’est limitée que par le droit d’intervention du suzerain, en matière d’aliénation.
Le baron vassal ne peut vendre ou engager sa terre sans l’assentiment du vicomte. Par réciprocité, le caractère héréditaire de la tenure protège le bénéficiaire loyal contre le caprice du suzerain qui pourrait être tenté de reprendre le fief sans raison.

En recevant l’investiture, le châtelain prête serment de fidélité : il jure de respecter et de défendre la personne du vicomte ainsi celle de la vicomtesse et des héritiers de la dynastie.

Retenons bien : la châtellenie du XII° siècle est un office militaire noble.






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