vendredi 22 septembre 2023

les bornes milliaires, Stations, gites et relais

Les bornes milliaires

G. Les bornes milliaires : ces colonnes de pierres d’une hauteur variant généralement entre 1,50m et 3m sont les véritables ancêtres de nos bornes kilométriques. D’un diamètre compris entre 50 et 80 cm, elles jalonnaient les voies romaines tous les milles romains (1481 m) ou, dans le nord de la Gaule et en Germanie toutes les lieues gauloises (2 222 m ou 1,5 mille romain).

Ces bornes milliaires indiquaient les distances entre le point où elles sont implantées et la cité la plus proche dans les deux directions. Sur leur partie supérieure, on trouve un texte en lettres capitales gravé et peint en rouge à hauteur de lecture d’un voyageur à cheval Cette inscription mentionne le nom de l’empereur qui a fait construire la route ou décrété sa réfection, suit sa titulature en abrégé (c’est-à-dire tous ses titres honorifiques).


PRINCIPI JUVENTITUTIS, M. NUMERIO NUMERIANO NOBILISSIMO CALSARI N M[ILLIA] P I. Principi iuventutis M Numerio Numeriano nobilissimo Caesari Narbone mille passus I

Sous le règne du prince de la jeunesse, Marcus Numerius Numerianus, nobilissime César, 1000 pas de Narbonne

(ancienne colonnette, réutilisée en borne milliaire, provient d'Alairac)

Pour positionner correctement les bornes milliaires, les romains disposaient d’un odomètre (appareil monté sur un chariot et disposant d’engrenages permettant de faire tomber une bille dans un réservoir après un tour complet d’une roue dentée ce qui correspondait très précisément à mille pas). Cet appareil nous est connu car il est décrit longuement dans « De Architectura » de l’ingénieur romain Vitruve.

Réplique d'un chariot de mesure romain (odomètre) - Musée de PergameRéplique d’un chariot de mesure romain (odomètre) – Musée de Pergame

Il existe aussi dans les villes des indicateurs routiers sous forme de plaques de marbre et qui informent sur les différents itinéraires, les stations sur le parcours et les distances.


plaque de marbre indicateur routier

Plaque de marbre d’indicateur routier. (Source « les voies romaines en Gaules »

Borne milliaire au château de Carcassonne [POP sap01_58p01403_p]

Coulon Ed. Errance)




Les stationes : gîtes et relais

Sur les voies publiques, on distingue deux types d’infrastructures destinées à une halte plus ou moins prolongée :

  • Les mutatio sont des gîtes d’étape disposés tous les 20 à 30 km qui permettent de se reposer, de se rafraîchir et éventuellement de changer de monture.

  • Les mensio (6 à 8 fois moins nombreux) sont de véritables relais bien équipés, avec une auberge pour la nuit, une étable pour les équidés, une forte capacité de stockage et même un maréchal ferrant, un charron voire un vétérinaire. On les trouve tous les 30 à 50 km (variable, surtout en Orient, en fonction de la proximité immédiate de points d’eau)

Les infrastructures sont à la charge des municipalités sur le territoire desquelles elles se trouvent tandis que le matériel, les bêtes (en moyenne 40 chevaux publics –equiti publici– par mensio et 20 par mutatio) et les fonctionnaires sont à la charge de l’État.

On peut faire la distinction entre la fonction relais du cursus publicus, fiable et efficace et la partie tabernae (auberge privée) située à côté des relais qui pouvait dans certains endroits cumuler les problèmes : prostitution fréquente, clientèle peu fréquentable, cuisine grossière avec des viandes trop grasses et un vin fortement coupé d’eau… Tout cela poussait les voyageurs aisés à se faire inviter chez une personne privée.


mensio Saverne



mensio Saverne








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